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mercredi 28 décembre 2011

Edito : La plus grande manifestation de Saab en France. Vous êtes des malaaaaaaaades !

Good morning!

Ils ont bien réussi leur coup les hollandais du site outside-saab.com! C'est bien un meeting mondial qui se profile dans moins de 18 jours.

Plus d'une cinquantaine de meetings "We are many, we are Saab" sont déjà annoncés alors que le site outside-saab qui est à l'origine de cette vague n'a que 10 jours d'existence à peine !

Parlons de la France. Un premier meeting d'échauffement a eu lieu début décembre dernier avec la participation - unanimement appréciée dans toute la saabosphère - de Saab France et il est certain que cette initiative rendue publique a fortement inspiré le mouvement qui est en train de naître comme une lame de fond. Le dernier meeting spontané du 11 décembre a, pour des raisons de circonstances, dû être organisé en moins de 5 jours et l'info a été rendue publique à peine 2-3 jours avant (que n'ai-je entendu "si j'avais su, j'aurais viendu..." pffff) : nous avons eu une bonne cinquantaine de Saab présentes. Le meeting a rassemblé beaucoup de récents acheteurs de Saab venus pour près de la moitié d'autres régions que l'ile de France. Cela a été un régal que de voir ces quelques 900 classiques cotoyer des TurboX, des nouvelles 9-5 ou le cabriolet Indépendance d'un client (sudiste si je ne m'abuse). Cette image est la meilleure que Saab a à donner : les Saab sont des voitures qui durent et une Saab de 20 ans est aussi belle qu'une nouvelle Saab 9-4X. Cette marque est tout simplement historique et le scandale de sa disparition possible ne PEUT laisser AUCUN conducteur de Saab sans cet immense sentiment de frustration dans lequel nous avons été plongé depuis 9 jours. Tel est le message que nous, conducteurs de Saab, nous blogueurs ou forumeurs saabistes sinon Saab clubistes invétérés souhaitons apporter dans la joie : Saab doit continuer parce que nous sommes nombreux à le vouloir, parce que nous sommes Saab.
Dans cette lignée, il me paraît de première importance de faire chaucun à notre niveau tout notre possible pour que le succès de ces meetings du 15 janvier prochain soient le plus grand meeting de Saab jamais organisé en France.

Il y a encore une chance pour que Saab Trollhättan soit intégralement racheté par un investisseur tel Youngman voire Magna, sinon un autre encore... Trop de gens ont donné de leurs tripes que ce soit parmi le staff de Saab France, en concessions bien évidemment ! et même chez les passionnés : la mobilisation pour le 15 janvier est un rendez-vous complètement immanquable. En un mot, nous voulons tous apporter le 15 janvier tout notre soutien à tous les professionnels de la marque et en particulier aux investisseurs potentiels.

J'évalue à vue de nez une participation de plus de 250 Saab... Et plus de 300 personnes.

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Parlant de chiffres. Saab actu est passé de 40.000 visites mensuelles à plus de 50.000 en 1 mois. Pense-t-on vraiment que le sort de Saab laisse les gens indifférents. Fin août dernier, Saab actu faisait 18.000 pages visitées. (Nabu, si tu me lis, sache que je regrette de ne pas pouvoir partager cette aventure si dure et en même temps si passionnante. La vie est un combat. Tu reviens quand tu veux.)

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Je profite du fait que j'ai le crachoir pour "pousser un cri dans le désert" :
J'invite toute concession Saab de France et de navarre à utiliser les médias sociaux (dont Saabsunited.fr et Saab actu) de façon créative...


Alors que c'est très dur pour l'activité VN en concession, j'entends régulièrement pourtant au téléphone par des vendeurs du Nord au Sud de la France qu'il y a encore des ventes de VO de faible kilométrages en concession, qu'il y a encore des clients et même certains qui ne lâchent pas leur bon de commande pour une nouvelle Saab depuis plus de 6 mois ! ... Ces clients sont peut-être plus saabistes qu'ils ne le vous le disent...
Les membres des clubs Saab et les lecteurs des blogs sont des gens comme les autres avec leurs contraintes financières et leur peur d'acheter un véhicule sans avoir le SAV qui suit derrière. Or les concessions sont à même de pouvoir assurer l'essentiel de ce SAV.

J'invite donc toutes les concessions à nous faire part de leurs témoignages ou de celui de leurs clients.

Une importante base de clientèle est là, mais il faut aussi que les concessionnaires prennent en considération l'impact médiatique des blogs Saab sur la psychologie du saabiste que nous sommes tous - moi y compris. Voir des gens qui achètent une belle 9-5 ou une belle 9-3 récente, ça redonne le moral, bah oui! Et surtout ça donne envie d'acheter... Par-dessus tout, vous me donnerez l'occasion de reparler voiture, ce qui nous manque à tous cruellement... Merci d'avance de votre retour. Les saabistes sont souvent des clients et l'inverse est aussi vrai. Sortons de ce faux débat à la c... saabiste versus client. C'est au vendeur d'installer la confiance. Pas au client ni au saabiste... Aidez-nous à faire encore croître d'avantage cette relation de confiance qui existe. Chaque témoignage, récits ou échos vaut plus que n'importe quel pub... Nous sommes nombreux à y croire encore, nous sommes Saab.

samedi 24 décembre 2011

Juste un petit mot avant de vous souhaiter un Joyeux Noël

Les choses sont en train de s'organiser tout doucement pour le meeting mondial "Nous sommes Saab". Paris sera la première destination, mais un petit groupe est en train de voir s'il peut réunir suffisamment de personnes en région PACA... Je ne sais pas encore s'il sera possible et surtout judicieux que 2 lieux de meetings soient organisés, mas hormis la visibilité pour la photo, il est surtout question dans notre esprit de favoriser une convivialité, celle-ci me paraissant plus que nécessaire en ces temps réellement difficiles pour tous ceux qui travaillent pour la marque. Je mettrai un sondage en ligne début de la semaine prochaine pour voir qui souhaite quoi...

Pour l'heure, Noël approche et il est bien normal que chacun aspire à un peu de repos maintenant, malgré un grand nombre de problèmes qui ne peuvent pas être traités maintenant et dont l'issue est complètement incertaine.

Les employés de Saab à THN
Il nous faut complètement nous remettre entre les mains de ceux qui peuvent encore changer le destin de Saab, de ses employés, de ses cadres - certains n'ont pas reçu de salaires depuis novembre... - de ses distributeurs et de tous ceux qui espèrent que leur prochaine voiture sera une Saab. Quelques groupes sérieux sont en discussion avec les mandataires chargés de liquider la société Saab Automobile. Le droit suédois peut éviter la liquidation totale et permettre un rachat... Il y a le canadien Magna qui s'est manifesté, mais, mieux positionné et depuis longemps, il y a surtout le groupe chinois Youngman. Rachel Pang, son porte-parole, est toujours à Stockholm. La consigne donnée à son avocat est très claire : "aucun commentaire". Mais Mme Pang a fait savoir qu'elle serait là-bas aussi longtemps que nécessaire. L'enjeu est de taille aussi pour Youngman. Si une bonne partie (voire la totalité, pas on n'a pas moyen de le vérifier) des droits de la nouvelle plateforme modulaire phoenix ont été achetées sans exclusivité par Youngman via une filiale récemment créée, une telle technologie sans le savoir-faire serait tout simplement inutile. Il faut donc que Youngman puisse négocier avec les mandataires chargés du processus de liquidiation au minimum la reprise de certains contrats de travail très précieux. Mais selon plusieurs journaux suédois, Youngman garderait le cap sur la totalité des actifs et notamment espèrerait pouvoir faire repartir la production à Trollhättan ; GM est à nouveau encore de la partie et la consigne est de tout faire pour que les relations d'affaire avec GM puissent se poursuivre intelligemment. Pas de nouveauté donc sur ce terrain et surtout pas de film... Inutile pour moi de faire des tartines sur ce qui reste à mes yeux complètement hypothétique : nous n'avons aucun élément sérieux pour dire qui veut quoi et comment il peut y parvenir... Toujours est-il que SI il y a un mince espoir de rachat, c'est pour CET ESPOIR qu'il est aussi nécessaire et urgent que nous nous mobilisions les 14 et 15 janvier prochains. Saab pourrait revenir miraculeusement sur la route d'une façon ou d'une autre... Je veux, j'ose l'espérer en cette veille de Noël.

Photo extraite du film "Christmas Vacation", 1989
dont le titre français était - ça ne s'invente pas - " le sapin a les boules" ....

Je voudrais saluer ceux qui vont enfin partir prendre un peu de repos pour Noël. On pense bien fort à toute l'équipe de Saab France à Rueil Malmaison : ils l'ont bien méritée leur petite semaine de repos en famille...
Quand à moi, j'étais sensé faire une coupure cette semaine jusque Noël, mais le destin de Saab en a décidé autrement. Je ne regrette rien et encore moins chaque jour que je conduis cette voiture. C'est dur, mais cela a du sens pour moi... Certains ne croient plus au Père Noël, paraît-il. Moi si. Il existe : la preuve.

jeudi 8 décembre 2011

Edito : Nulla tenaci invia est via

Suite à l'opposition catégorique de General Motors d'approuver la cession partielle de son ancienne marque (depuis 1990) Saab Automobile, actuellement détenue par Swan (ex-Spyker), la marque au griffon vit ses derniers jours d'angoisse. Ses employés qui n'ont pu être payés en novembre continuent de venir à l'usine de Trollhättan. Victor Muller, dirigeant de Swedish Automobile (Swan), se démène pour tenter la négociation de la dernière chance. Des milliers d'enthousiastes se préparent au pire, mais ils sont prêts à se mobiliser en force si ce pire devait arriver. Le gouvernement suédois, impassible, continue de faire des déclarations convenues à propos d'un secteur industriel que ses conseils économiques financiers regardent comme un vestige d'un autre temps et dont ils souhaitent décidément la fin. General Motors reste les yeux rivés sur son marché chinois et se dit prêt à liquider un constructeur historique européen. Ce sera la 4ème marque que le géant américain clouera au piloris. Pas de quoi faire le fier pour ses résultats 2011, après un tel carnage...
Jamais la devise de Spyker "nulla tenaci invia est via" ("Pour les tenaces, aucun chemin n'est impassable") n'a été autant actuelle pour le Griffon. Victor Muller l'a traduite avec ses mots à lui : "Never, ever, give up" (Ne jamais abandonner). Et il n'abandonnera pas jusqu'à la dernière seconde. C'est maintenant l'épreuve du feu. Mais au pire, au pire du pire, les jeux ne seront pas encore faits. Nous devrons nous mobiliser, on n'a pas le droit de rester inactif et de se contenter en pareil forfait d'attendre un vote politique qui, au demeurant, engage peu - on le sait. La démocratie, ce n'est pas la plutocratie. De l'argent, il en faut pour construire des voitures et ce sont des investissements très longs et la concurrence est rude bien sûr. Mais s'agit-il de finance pour la finance seulement?

Rappelons une évidence : la concurrence est faite dans l'intérêt des consommateurs et non des entrepreneurs. Quand une partie use de son monopole pour supprimer les moyens de production d'une autre partie, même en ayant recours au droit le plus formel qui soit comme une clause d'ownership, alors une démocratie, un pays civilisé, ne peut pas - ne doit pas - regarder ce comportement comme licite quoique légal.

Une concurrence sur les prix, une concurrence sur les produits, une concurrence sur l'organisation d'un réseau de vente ou d'après-vente, une concurrence dans la communication, etc, etc. Cette concurrence-ci est parfois dure pour les petits, mais elle est saine et inévitable et par-dessus-tout elle peut profiter au plus grand nombre. Mais une concurrence prétextant une simple clause d'ownership ne peut pas être saine quand elle va mettre 12000 emplois sur le bas-côté au moyen d'une suppression des moyens de production - rupture de fourniture de licences - du concurrent . Nous ne laisserons pas General Motors nous couper les bras.

Ce n'est pas la concurrence et ce n'est pas l'intérêt des actionnaires de GM qui sont en jeu seulement dans l'affaire de la vente partielle de Saab à Youngman, c'est aussi une question de moyens proportionnés au dommage plausible (invoqué par GM) : au moyen d'une simple clause d'ownership, on glisse de la légitime défense à l'attaque déloyale et c'est l'ordre public ici qui est atteint dans les moyens utilisés pour mettre à genou un constructeur soixantenaire, asservi à 20 ans de tutelle avec le minimum d'investissements nécessaire pour lui imposer sa technologie et ses composants, le minimum, à croire qu'on a tout fait pour s'assurer que ce constructeur suédois ne puisse prendre son envol sans GM.

Un peu comme la marque Opel qui, elle aussi, souffre de pertes  chroniques d'exploitation mais doit avoir sans aucun doute une rentabilité dans le cadre d'un bilan consolidé avec les filiales de GM lui refacturant les utilisations de licences et les composants. Opel, comme Saab est peut-être là pour gêner d'avantage ses concurrents que pour exister. C'est cela depuis le début la stratégie GM ? C'est triste pour eux, car maintenant on la connaît cette stratégie. Et il est très rare d'entendre un amateur de voitures dire que chez GM ce sont passionnés de l'automobile. Non, ce qu'on entend dire tout le temps, c'est "chez GM, ce sont des financiers". Ce sont des financiers. Je n'ai rien contre la finance (!). Mais les marchés étant structurellement rivés sur un horizon de moins de trois mois (échéances de la liquidité bancaires sur les marchés), quelle place peut-il encore y avoir pour l'automobile si la finance a le premier et absolument le dernier mot? Dommage que le gouvernement suédois qui vend si bien ses avions de chasse, des projets de 20 ans, soit si peu visionnaire sur l'intérêt d'un pays à détenir une industrie automobile haut de gamme... Dans 10 ans, ce ne seront plus les mêmes au pouvoir. Si donc nous ne faisons rien pour sauver Saab, nous le regretterons. Soyons prêts à réagir.

Ne baissons pas les bras. Il n'y a pas de fatalité. Nulla Tenaci invia est via.

lundi 21 novembre 2011

Edito : Une entreprise talentueuse

Je n'ai pas encore eu le temps de vous écrire mes impressions sur cette journée de samedi (le marathon Saab France faisait étape à Paris) qui a mis du baume au coeur de tous, clients, vendeurs, comme les supporters de la marque. Le test drive du 9-4X m'a époustouflé... Le saut qualitatif est énorme : les repères Saab sont bien là. Je vous en reparlerai...


Au-delà des superbes modèles, j'ai été touché par une atmosphère familiale qui régnait ce samedi. En tous cas, j'ai passé un bon moment et les gars de Saab Rive Gauche comme de Saab France ont été top vraiment.


Saab actu a donc eu sa petite interview avec le grand patron de Saab France, pris par bien d'autres entretiens de presse (un article du Parisien a déjà publié sur la manifestation, à lire ici). Là encore, l'esprit "famille" m'a touché : au-delà de la solidarité qu'il y a au sein du réseau Saab France, au-delà des clients qui viennent en concession montrer leur attachement à la marque, il y a aussi parmi les journalistes des questions vraiment sincères sur l'avenir du constructeur. Et les journalistes sont d'autant plus troublés quand ils peuvent sortir de leur bureau et venir voir et tester les modèles : comment une marque avec de tels produits serait vouée au feu? Impensable. "Expliquez-nous Monsieur Van Der Meulen! " Lourde charge pour les cadres dirigeants en ce moment...


Il y a beaucoup plus de talents qu'on en parle dans la presse. Ma discussion avec Stéphane Huguet, Directeur du marketing, a été à ce titre extrêmement enrichissante (j'en ai profité pour revoir une vidéo de fin 2010 que M. Huguet avait fait... Je dis ça pour les petits curieux;) ). Voir également la passion de gens comme Boris Tessier (chef de région Sud Ouest), rencontré aussi samedi dernier est très éloquent sur la qualité d'une marque.

Je vais vous faire un aveu. Je suis très heureux dans mon métier qui me laisse à peine le temps et l'énergie que je voudrais mettre pour ce blog. Mais j'avoue que l'idée de travailler un jour pour Saab m'est apparue définitivement comme une opportunité rare en tous cas pour un passionné de la marque. Il y a dans toute grande entreprise une culture en ressources humaines, on le sait. Je ne vais pas vous parler de la culture de certaines entreprises américaines, n'est-ce pas? Mais ici, la culture de l'entreprise Saab peut bien faire des envieux. Ohh, certes, il y a des défauts comme partout, certes, il peut y avoir des manques, mais la mentalité des gens qui ont des responsabilités et que j'ai pu rencontrer ce samedi est vraiment celle que j'aime. C'est une famille. Les anciens ont toujours contact avec ceux qui poursuivent leur carrière chez Saab.

Risquer de voir cette entreprise brûler par excès de financiarisation à court terme, par une idéologie ultra-libérale, me paraît d'une bêtise sans nom: on se coupe d'un avenir, on refuse de s'appuyer sur la structure transversale solide pour se limiter à logique de résultat immédiat. Je me demandais hier : faut-il, nous les européens, écrire au gouvernement suédois pour leur demander ce qu'ils comptent faire de cette richesse qui ne s'acquière pas à coup de quelques millions en 5 ans ?! Plus que jamais, l'avenir de Saab est essentiel, car elle dit quelque chose d'essentiel de notre patrimoine suédois sinon européens.

Photo, Frédéric (participant au Concours)

vendredi 11 novembre 2011

Le point sur la situation financière

Je n'ai pas été très disert sur le sujet ces derniers jours, car nous avons peu d'informations sur les négociations en cours, qui sont la dernière chance pour Saab avant le 22 novembre date à laquelle la deuxième assemblée des créanciers est censeé se tenir. Après, tout est possible, particulièrement la fin de la procédure de Réorganisation sous protection de la Justice pour Saab. Le gouvernement suédois montre maintenant (!) son inquiétude sur une issue négative pour Saab et fait les comptes : 12000 emplois directs et indirects sont menacés en Suède. Le plan des gouvernements chinois et suédois de faire racheter la totalité de Saab n'a pas fonctionné. Victor Muller conserve Saab, mais pour combien de temps?...

C'est aujourd'hui que se tient l'assemblée générale de Swedish Automobile (Swan). Initialement, les actionnaires et leurs représentants étaient convoqués pour approuver les comptes de l'exercice et se voir présenter le deal de rachat de Saab par Youngman-Pang Da. La deuxième partie sera sans doute remplacée par une présentation des démarches en cours auprès de General Motors (qui a donc refusé catégoriquement la vente de Saab en faisant jouer sa clause d'ownership sur les licences GM incluses dans les produits Saab actuels).
Il est donc possible que ce soir nous ayons plus d'infos sur le contenu des négociations en cours.

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"la situation très claire : Saab est actuellement en processus de restructuration. Soit ils continuent sous le régime de la Réorganisation, soit ils font faillite. Si la société fait faillite, les licences technologiques pourraient ne pas être vendues, car elles sont notre propriété."
Ces mots sont du porte-parole de General Motors et ont été prononcés hier. Je ne sais pas ce que cela vous inspire, mais à moi, cela m'a laissé très songeur... J'ai beau être français - et non américain - je suis capable de comprendre ce que le mot de "propriété" implique et que cette valeur est fondamentale pour la sécurité juridique des transactions commerciales. Personne ne peut contester ce droit de GM de défendre ses intérêts et son droit de propriété intellectuelle. Magnifique défense de Jim CAIN (porte-parole de GM) que même de nombreux membres de Saabsunited approuvent non sans fatalisme concernant l'avenir de Saab.

Je vous livre ici mon opinion qui vaut ce qu'elle vaut...
Il est parfaitement limpide que la partie qui a la main aujourd'hui, la personne morale (si je puis dire) qui va décider de l'avenir de Saab, c'est le groupe General Mortors. Vous ne vous demandez pas : "Encore?!" Parce que moi si, je me pose cette question...
On a cru que Saab était racheté par un constructeur indépendant (Spyker). Que le prix de "70 M€" - dixit Victor Muller - était une aubaine, que Saab était devenue une marque indépendante. Et bien non, pas du tout! Mon point de vue est que General Motors n'a toujours pas vendu Saab et se dit prêt maintenant à "tuer" pour la 3ème fois le constructeur suédois.
En effet, selon ces 70 M€ payés cash par Spyker (devenue Swan aujourd'hui) n'ont été à mes yeux qu'un simple droit d'entrée pour obtenir une location-gérance de Saab. Ca se fait encore pour les contrats de bière aujourd'hui : on vous loue le fonds de commerce avec notre marque, les produits sous licences (bières, dérivés, marketing) etc. et vous vous engagez à vendre tant et tant de notre bière. Vous pouvez réussir comme vous voulez, vous ne serez en fait jamais propriétaire du fonds commercial, sauf à en payer très cher le prix. Ces techniques permet au vendeur de bière de faciliter son implantation et en même temps de recueillir les fruits de la visibilité commerciale qu'il a acheté.
Et bien pour Saab, sur le papier, certes Spyker est devenu propriétaire de la marque pour un paiement cash de 70 millions, certes Spyker a acquis la clientèle Saab et beaucoup d'autres éléments, mais en fait les outils de production (Saab Tools) étaient nantis par l'Etat suédois et les licences, sans lesquelles l'exploitation de Saab n'étaient PAS possibles restaient pour l'essentiel la propriété de General Motors. Enfin, le clou, General Motors conservait pas moins de 321 millions de dollars d'actions préférentielles dans Saab.
Alors certes, on vous a dit que ces actions préférentielles étaient sans droit de vote en AG, mais on a oublié de vous préciser que les licences tout comme le statut d'actionnaire préférentiel conférait à General Motors une puissante clause d'ownership.

Alors en janvier 2010, Saab vendue ou pas à Spyker? et bien en l'état, faut vraiment être un juriste, un adepte de la procédure, pour estimer que, sur le fond, General Motors a vendu Saab à Spyker en 2010. Pendant 20 ans, GM s'est servi de Saab d'abord pour redorer son image premium aux Etats-Unis (années 90) puis pour partager sa technologie. Trollhättan a servi pour de nombreuses recherches développement au profit de GM Europe. Systématiquement ces recherches ont été refacturés au sein du groupe pour que GM puisse conserver les droits de propriétés intellectuelles. Saab a quasiment été fusionné à GM Europe dans les années 2000 et l'actif technologique de Saab a volontairement été réduit au minimum afin que les droits restent dans GM. En 2009, GM pense qu'il peut très bien liquider Saab avec un actif supérieur au passif, qu'il se servira ensuite d'une partie des ateliers d'ingénierie à THN et vendera ce qui ne l'intéresse plus. Fin 2009, GM veut liquider Saab : c'est la deuxième fois que le groupe américain fait main basse sur le constructeur suédois. Début 2010, GM accepte enfin de vendre Saab, mais d'une façon telle (cf. supra) et avec un businessplan si fallacieux et avec de telles conditions d'ownership qu'il apparaît clairement que Swan n'a pas la main et que Saab ne pourra pas s'en sortir sans l'aval et l'appui de GM. Aujourd'hui GM refuse la vente de Saab aux chinois : et c'est, à mes yeux, la troisième fois que GM veut "tuer" Saab.

Et quoi? Vous allez croire que GM qui a vendu 2.000.000 d'exemplaires en Chine cette année avec son partenaire SAIC, doit craindre Youngman (à peine 1% de la production chinoise)? Vous allez croire que GM qui a déjà vendu la technologie Saab 9-3 à BAIC en 2009 et qui partage ses licences avec SAIC dans un joint-venture doit craindre des "fuites technologiques" de plateformes (qui seront dépassés dans 3 ans) vers la Chine? La plateforme modulaire phoeniX, made by Saab cette fois, est bien plus intéressante pour les chinois!

En fait, il apparaît que ce "non" de GM est encore une tactique de négociation avec les chinois. Que veut le NDRC chinois? C'est là aussi une question capitale, car si le NDRC veut Saab, GM ne pourra tenir sa position de façon définitive ou tout au-moins il devra accepter soit de rentrer dans la boucle des investisseurs potentiels, soit le groupe américain devra accepter un autre deal du type joint-venture avec Swan-YLPD comme celui du 21 juillet dernier. Selon un certain nombre de médias, c'est vers une solution difficile donc où aucune partie ne sera pleinement satisfaite donc que Victor Muller essaye d'acheminer YLPD en relation étroite avec GM.

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Ceci dit, il nous faut attendre encore un peu avant de voir peut-être une solution autre émerger. Aucune partie n'a intérêt aujourd'hui à faire couler Saab. GM non plus en fait, car la stratégie du bras de fer de Victor Muller, à savoir de maintenir Saab debout coûte que coûte (et cela a déjà coûté plus de 100 M€ de charges depuis l'arrêt de la production de fin mars dernier) rend la perspective d'une liquidation judiciaire de Saab inopportune pour General Motors. GM pourrait perdre la main dans ce cas, ) savoir la totalité ou une bonne partie de ses 321 M€ d'actions préférentielles dans Saab, vu les dettes (plus de 150M€ de fournisseurs, 220M€ de prêt BEI au minimum) .

samedi 29 octobre 2011

J'aimerais tout d'abord dire merci...

La nouvelle qui est tombée la nuit dernière - hier matin officiellement - a de quoi interpeller.
Saab chinois?

La Chine fait encore figure de l'ogre, de l'étranger dont il faut se méfier, d'une machine de guerre dont nous pourrions être victime. S'agit-il de fierté? Ou bien de lâcheté? Quand des citoyens d'un pays (la Suède) ou d'une communauté de pays (l'Europe) ne veulent plus faire les efforts financiers nécessaires pour garder une part de leur industrie, c'est que cette industrie ne les rend plus fiers, c'est que cette industrie n'a plus à faire partie de leur patrimoine. Les conséquences, il faut alors les assumer!


Si les protocoles d'accords sont menés à terme, Saab aura demain un propriétaire chinois. Tout simplement parce que les chinois ont aujourd'hui la conscience aigüe que leur développement passe par l'industrie alors que "nous" avons précisément, les européens, de plus en plus conscience - à tort peut-être, mais je ne refais pas le monde - que notre avenir ne doit plus passer par l'industrie. L'industrie suppose des conditions de travail encore aujourd'hui difficiles et la main d'oeuvre dans nos pays aisés est rare et chère et les clients capables de payer le prix "made in EU" se font eux aussi moins nombreux. De la délocalisation, nous sommes aujourd'hui passés à la décapitalisation de nos industries et le marché semble s'être déplacé là-bas aussi maintenant, nos capacités de production pour nous sont suffisantes.

... Bref, je ne vais pas faire ici un cours d'économie, car j'en serais incapable. Si j'écris ici sur ce blog depuis des mois sans avoir la certitude absolue que ma marque préférée allait pouvoir passer le cap de 2015, c'est d'abord en raison de ses produits : les voitures Saab, vous vous souvenez? :)
Et ce que je sais aujourd'hui, c'est qu'après cette vente - si elle se fait - l'avenir de Saab made in Trollhättan sera assuré au-moins jusqu'à cette date.

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Bien sûr que c'est la technologie qui intéresse les hommes d'affaires qui veulent acheter Saab Automobile. Bien sûr aussi que ce n'est pas que la marque Saab qui a fasciné Victor Muller! Justement, c'est à lui à qui j'ai pensé paradoxalement le plus aujourd'hui. Avant de continuer sur ce qui nous préoccuppe maintenant (l'avenir de Saab), je voulais justement repenser à cet homme d'affaire qui a sauvé le constructeur suédois : Victor Muller.

Vous l'avez sans doute entendu à la radio aujourd'hui (cf. post ici), littéralement épuisé, vraiment éprouvé.
Il faut dire que ce marathon qu'aucun chef d'entreprise sensé n'aurait pu affronter comme lui, avec le peu de moyens financiers qu'il avait en propre, bravant les tonneaux de critiques injustes et personnelles déversés par la presse suédoise et holandaises en particulier, ce marathon mené tambour battant par Victor Muller s'est achevé de façon difficile pour ne pas dire terriblement dure.  Mais il l'a mené le plus loin qu'il a pu et, peut-être qu'ainsi Saab sera définitivement hors de danger financièrement parlant. Il fallait que Swan passe la main partiellement ou totalement.

Victor Muller a eu le charisme et le génie pour convaincre General Motors d'éviter de liquider Saab. Il aurait voulu relever cette marque, redorer l'icône. De fait, si Saab est nettement plus endettée aujourd'hui qu'hier, les modèles qui devaient sortir sont partiquement tous sortis, la marque s'est doté d'une plateforme technique modulable capable de générer les prochaines 9-2, 9-3, 9-4X ou 9-5. Des partenariats avec BMW, American Axle étaient sur les rails. Un concept et une nouvelle définition du design était sur les planches, etc.

Demain, si tout est bouclé comme prévu, nous savons que les finances seront au rendez-vous et ce n'est pas demain la veille que nous importerons des Saab chinoises. La marque suédoise, le design scandinave, ont encore de beaux jours devant eux, j'en suis sûr. Les chinois ne pourront pas de si tôt créer de toute pièce une Saab chinoise capable d'être exportée chez nous. Nous avons affaire à des chefs d'entreprises assis dans des fauteuils financièrement bien plus solides que Swan et qui n'ont sans doute absolument pas l'intention de casser les dynamiques positives de la société qu'ils achètent pour 100 millions "seulement" mais avec des dettes de 150 millions, un prêt non remboursé de 220 millions et les obligations convertibles de GM de plus de 230 millions d'euros...

Sans l'aide des ingénieurs, sans le marché européen pour commencer, Youngman et Pang Da ne pourront pas assurer le développement d'une industrie depuis 0 chez eux. Si le deal annoncé aujourd'hui va au bout, je vous parie que la prochaine "9-3" sera présentée à mi 2013 tout simplement parce que c'est l'intérêt le plus immédiat de Youngman et Pang Da. Ils ne pourront pas transférer du jour au lendemain la technologie chez eux et les 1000 ingénieurs Saab ne vont pas déménager en Chine. Il faudra donc du temps pour former les équipes chinoises. Et pendant ce temps, il faudra que la recherche développement continue en Suède, que l'usine tourne et le marketing bosse dur pour reconquérir les clients perdus.

Mais je ne voulais pas vous rassurer là maintenant car, pour l'instant, je reste pragmatique : rien n'est encore définitif. L'aval de GM va être difficile à obtenir. La poursuite avec BMW va poser problème peut-être aussi. Tout n'est pas joué, mais le business plan dont j'ai lu l'esquisse aujourd'hui a de quoi redonner le sourire aux financiers, en termes d'investissement jusque fin 2013 par Youngman et Pang Da, on est proche de 750 millions d'euros...

Non, ce n'est pas seulement de chiffres et des questions dont je voulais vous parler : tout ceci, toutes ces inquiétudes sur le devenir de la marque, sur l'avenir de ces superbes voitures qui attendent de revenir dans les showrooms, tous ces articles de presse tantôt bienveillants, tantôt scabreux et souvent mal informés, ces dizaines de blogs (dont Saab actu) d'enthousiastes n'existeraient, pour beaucoup, plus du tout si Victor Muller n'avait su insuffler à Saab ce second souffle et, maintenant, ce troisième souffle. On songe au management de Saab, des noms me viennent à l'esprit. Je ne les cite pas pour ne pas en oublier certains, mais je pense aussi à des gens comme Steven Wade pour qui Saab a eu des implications autant professionnelles que personnelles et dont l'avis éclairé est loin d'être celui du "petit soldat" La lecture des pensées de Tim R. de Saabsunited à propos de ce rachat de Saab m'a aussi beaucoup touché et je le rejoins complètement sur le fond.

Comme l'a redit Victor il y a peu, "nous sommes une famille". Outre la saabosphère, si vous avez déjà été à des meetings Saab, vous pouvez vous en être rendu compte en chair et en os. Les voitures, l'histoire, la culture de cette entreprise a de quoi passionner les hommes et les femmes que nous sommes, sur des chemins professionnels mais aussi avec nos vies personnelles, nos talents et nos limites.

Je ne sais pas quel sera le degré de liberté que Saab aura par rapport à ses nouveaux actionnaires, mais je sais que tant que nous garderons cet esprit de famille autour de Saab, admirant autant les nouvelles que les anciennes, c'est que la marque sera encore vivante.

Un distributeur me disait, il y a 8 jours à peine (alors que les évènements semblaient tourner au tragique):
"Si Saab va au tapis, nous devrons prendre rapidement une marque, mais si Saab revient, nous reviendrons, c'est certain."
Et bien c'est ça être une famille, c'est ça l'esprit Saab. Et si Victor Muller n'a pas pu redresser la situation financière de Saab - ce qui maintenant tout compte fait va peut être possible - je pense que Saab n'a jamais eu un patron qui ait mieux incarné cet état d'esprit. Pour cela, en ce qui me concerne, j'ai envie de lui dire un grand merci.

vendredi 21 octobre 2011

Et maintenant?

Le 11 octobre, le blog économique Bloomberg, pourtant toujours objectif concernant Saab Automobile, évoquait un risque de faillite probable concernant le constructeur suédois. En sommes-nous déjà là?


La fin anticipée du processus de Réorganisation, qu'est-ce que cela impliquerait pour Saab Automobile si la demande de Guy LOFALK était accordée par les juges de Vänersbourg?
Si la demande de M. Lofalk, actuel administrateur judiciaire de Saab Automobile, était acceptée, cela signifierait que les créanciers impayés de Saab Automobile pourront conduire le groupe au dépôt de bilan en quelques semaines tout au plus. La menace est extrêmement sérieuse.


Pourquoi Guy Lofalk veut-il officiellement demander aux juges de terminer la procédure de Réorganisation?
Le 13 septembre dernier, Saab Automobile et deux de ses filiales avaient présenté devant la Justice, en Appel (suite au rejet de leur demande en 1ère instance) un dossier destiné à justifier leur demande de Réorganisation sous protection de la Justice. Ce dossier faisait état de la réunion de fonds financiers suffisants pour assurer sa survie pendant le temps de la procédure, le temps d'obtenir la validation par les autorités de la montée au capital de Saab par Youngman et Pang Da.

Sur le fond, le dossier de Réorganisation, celui qui a été validé finalement en appel le 21 septembre dernier, comprenait donc deux volets : l'un destiné à montrer que Saab pouvait subvenir à ses besoins immédiats, l'autre que Saab avait de fortes chances de pouvoir se rétablir à plus de trois mois.

_ Sur le premier volet, il semble bien, de l'aveu même de Saab, que Youngman ne veut plus mener à son terme l'achat de la plateforme Phoenix. Certes une avance de 11 M€ a été faite, mais pour le solde, Swan nous avoue dans son communiqué de presse avoir des "craintes quant au versement final du prêt relais provisoire de Youngman et Pang Da". Donc, Guy Lofalk invoquera que le 1er volet financier n'étant plus réuni, la condition essentielle pour la Réorganisation de Saab ne tient plus.

Or SWAN se défend d'avoir obtenu - in extremis - des fonds à hauteur de 60 M$ (45M€) qui, avec les 11 M€ versés par Youngman suffiront à assurer sa survie le temps des étapes de validation restant pour la montée des chinois Youngman et Pang Da au capital de Swan.

_ Sur le deuxième volet (injection de capitaux de 245M€), nous ne savons seulement que Youngman et Pang Da sont toujours de la partie et volontaires pour cela, que le dossier traîne au Bureau de l'Office de la Dette suédoise. Mais plus de certitudes sur l'issue, point nous n'en avons!


Alors le nouveau financement de 60M$ par North Street Capital : un coup de brouillard ou un coup de maître de Victor Muller?
North Street Capital est le fond d'investissement américain qui a signé le 29 septembre dernier avec Swedish Automobile (Swan) une lettre d'intention du rachat de Spyker (les actifs de la marque de supercars de luxe hollandaises) pour la somme approximative de 32M€ (voir communiqué en anglais de Swan ici). Que sait-on de NSC? Nada...

dimanche 9 octobre 2011

Edito : l'agenda caché du gouvernement suédois et l'avenir de Saab

Alors que certains débatent sur Saabsunited de l'illégalité de l'action de l'actuel administrateur judiciaire de Saab, Guy Lofalk, dans le cadre du processus de Réorganisation, je me suis interrogé cette nuit sur les intentions du gouvernement suédois, des partenaires Youngman et Pang Da et des tierces parties (General Motors, la BEI, les créanciers) et enfin sur l'avenir de Saab qui n'a jamais été autant sujet à caution que maintenant.

Quand et qui?
Tout d'abord, rappelons le calendrier du processus d'approbation des candidats Youngman et Pang Da pour leur montée au capital de Swan/Saab : le 14 octobre, le NDRC (Commission nationale pour la Réforme et le Développement) chinois est censé approuver ou désapprouver le processus d'acquisition des deux sociétés chinoises. Le 14, c'est vendredi.

Rappelons ensuite, soulignons-le même - car cela n'a pas été fait suffisament - que cette augmentation de capital dans SWAN pour une proportion largement supérieure à 29.9% - et qui reste à définir compte-tenu de la chute du cours de Swan - doit également être approuvée par la Banque Européenne d'Investissement, le Bureau de la Dette suédoise, le gouvernement suédois et General Motors.
Il y a enfin les créanciers de Saab qui dans le cadre du processus de Réorganisation auront leur mot à dire in fine... Bref, cela fait beaucoup de monde à mettre d'accord, beaucoup d'intérêts qui ne sont pas nécessairement convergents dans le sens de l'avenir de Saab.


Le loup dans la bergerie
Pour l'heure, nous avons été un peu secoué en apprenant hier que l'administrateur judiciaire actuel (Guy Lofalk) de Saab semble oeuvrer pour le Ministre des Finances suédois, encourageant Youngman et Pang Da à laisser tomber Saabvoulant convaincre Geely de racheter Saab et conseillant à l'Office de la Dette suédois (NDO) de rendre le prêt exigible (encours en capital 220M€) à effet immédiat par la BEI.


Le Ministre des Finances suédois veut tirer l'addition?

samedi 10 septembre 2011

Edito : Savoir reprendre de l'altitude

"D'une façon ou d'une autre, la vie la semaine prochaine ne sera plus même qu'aujourd'hui". C'est par ces mots que concluait Steven Wade un post sur Inside Saab la semaine dernière , alors que la demande de restructuration sous protection de la justice n'était pas encore rendue publique...
Cette phrase qui résonne à la fois comme une menace et comme un espoir possible, est donc toujours d'actualité pour Saab : l'appel du rejet de la demande va être déposé lundi, réponse des juges mercredi au plus tard.

La demande de restructuration est tombée en France, notamment, comme une petite bombe dans les médias de l'auto. Je remercie encore le journaliste de l'AFP qui a traduit cela par "dépôt de bilan". Ok, on peut bien admettre que la situation financière est telle que l'on serait tenté de dire cyniquement qu'ils avaient une petite longueur d'avance, c'est tout. Mais non, ce n'est PAS encore le cas et les mots dans ce genre de situation ont importance dramatique : les journalistes sont des commerçants comme les autres et le moins qu'on puisse dire, c'est que beaucoup - mais pas tous - méconnaissent (ou font semblant) le pouvoir des mots. Prenez cette vidéo du Figaro, nauséabonde, où un sombre inconnu, prend des airs bien assurés pour vous expliquer que "la fin de Saab ne changerait pas le profil du secteur" parce que notamment cette marque "peu innovante" était voué à l'échec. Peu innovante, pardon?! Comment peut-on dire une ânerie pareille? Sait-il par exemple que Saab est encore aujourd'hui un prestataire de service de GM Europe pour l'ingénerie moteurs et transmissions? Est-ce qu'il est déjà allé visiter l'usine, voir les bancs d'essai moteur, carrosserie, les souffleries, les studios de design etc etc? Le complexe d'ingénierie Saab à Trollhättan génère un savoir-faire qui est intégré bien au-delà des seuls modèles Saab. Partout on avait lu que la 9-5 NG avait comme "base technique l'Opel Insignia", l'exemple même de désinformation, puisque si ces voitures ont la même plateforme technique partagée avec Buick, elle a été élaborée principalement à Trollhättan. Qui a retravaillé les motorisations diesel au point de pouvoir sortir sur le marché la berline et le break les plus eco-performants du marché en mars dernier? C'est Saab... Effrayant ce terrorisme journalistique, passons...

On a le droit de lire depuis une semaine des commentaires véritablement crétins - je reste courtois - du genre "je vous l'avais dit, c'était couru d'avance". Comme si nous étions chacun incapables de faire un calcul de probabilité et que nous n'avions jamais perçu que cette période d'arrêt de la production pouvait être fatale, comme si nous ne savions pas que SWAN, actionnaire de Saab, avait à sa tête un homme d'affaire charismatique - le meilleur vendeur du monde selon moi - mais désargenté, comme si nous n'avions pas constaté que les suédois refusent de s'engager pour le patrimoine économique historique de leur automobile, comme si nous n'avions pas déploré le refus de laisser Vladimir Antonov entrer au capital de Saab pour 150 M€, comme si nous ne savions pas lire un bilan semestriel qui démontre que Saab avait besoin de 200M€ en 2011 de plus pour que son business plan soit véritablement économiquement viable etc.

Après tant de mois de combats du management de Saab pour tenter de trouver les crédits nécessaires pour faire repartir la production - enjeu majeur - on a vraiment envie de baisser les bras, de faire l'addition, de tirer des conclusions, de tout balancer par-dessus bord - Victor Muller et ses promesses non tenues avec...

Moi-même, je vous mentirais si je disais que cette semaine n'a pas été angoissante et si ces nouvelles - à commencer par le rapport semestriel SWAN - n'avaient pas généré un grand trouble, des questions difficiles, des remises en question aussi... Des questions du genre : "Victor Muller est-il vraiment clean? Tout ce qui se passe était-il écrit, prévu? Quelles sont les intentions de Victor Muller? Pourquoi se bat-il? Est-ce par passion de la marque uniquement ou parce qu'il veut récupérer sa mise de départ, ce qui ne sera probablement pas possible en cas de faillite? Est-ce que l'intérêt de Saab ne serait pas aujourd'hui de déposer le bilan pour être racheté par un grand groupe? Est-ce que cette hypothèse serait envisageable juridiquement? Est-ce que le businessplan de départ (janvier 2010-décembre 2012) était viable finalement? Est-ce que pour finir, quelqu'un aurait intérêt à ce que Saab meure?

Toutes ces questions, je suis certain que vous vous les posez. Et ce ne serait pas honnête de les éluder. J'ajoute que je me les pose depuis bien longtemps déjà et que dans le doute, j'en ai gardé certaines pour moi, tout simplement parce que ce blog n'a pas pour mission de présenter un plan d'affaire pour Saab, mais de parler de l'essentiel de ce constructeur qui nous passionne : les Saab. Parce que l'on ne met pas des voitures cabossées dans un showroom, parce que Saab actu est un blog sensé parler des raisons qui font que la marque Saab est unique, historique, visionnaire parfois même. Et très honnêtement, on s'en fout des chiffres financiers tant qu'on a du plaisir à rouler en Saab, d'aller voir son concessionnaire pour matter les nouvelles et choisir ses options. Mais voilà, le volet financier chez Saab est devenu si difficile depuis 2009 qu'il est impossible de le mettre de côté, car la survie de la marque est en danger et le danger est désormais à quelques semaines sinon à quelques jours seulement de nous maintenant.

jeudi 1 septembre 2011

Swedish Automobile (SWAN) publie son rapport du 1er semestre 2011

Swedish Automobile (SWAN) vient de publier hier soir son rapport du 1er semestre 2011.

Je ne l'ai pas encore lu en entier. Un point a attiré mon attention : les ventes (au détail ou en gros) cumulées au 1er semestre s'élèvent à plus de 28.000 unités alors même que dès le mois de mars les problèmes de trésorerie ont commencé à être connus. Sur une base annuelle, on serait arrivé à dépasser largement les 60.000 unités avec l'effet 9-4X, 9-5 Estate et 9-3 Griffin.

De mon point de vue pour cette année 2011, Saab aurait donc pu se rapprocher de son point mort de 80.000 unités (ce qui n'est pas encore suffisant puisqu'elle devra le dépasser d'au-moins 40% pour assurer son développement futur de façon autonome). En clair, vu le bon en avant quantitatif et qualitatif de la nouvelle gamme Saab, si la trésorerie avait été prévue jusque fin 2011 pour combler le retard de 2010, je n'aurais même pas pris la peine de publier ce bilan semestriel.

Les autres chiffres (EBIT, etc.) sont logiques puisque sans production Saab ne rentre pas d'argent. Sans production, les commandes baissent, la marge aussi, les coûts fixes explosent littéralement, bref, ... Ceci dit pour convaincre des investisseurs avec un EBIT de -200M€, il faut travailler avec des gens qui sont intéressés autrement que par un retour sur investissement en cash à moins de 2 ans...

Le temps n'est pas encore aux conclusions, mais quand il viendra, certains constats lourds devront être faits. La gamme actuelle de Saab devait réellement permettre à Saab de retrouver une image et une capacité d'investissement ou tout au moins à attirer de nouveaux investisseurs puissants en 3 ans. Il n'a peut-être manqué au départ que 60 millions d'euros de cash immédiatement au 1er trimestre, mais le coût de cette crise et la façon dont elle a été gérée aura couté combien 3 fois, 4 fois, 5 fois plus à Saab ? Est-ce que la situation financière (- je ne parle pas ici des produits et du potentiel - de Saab a déjà été si mauvaise par le passé? La réponse est clairement NON. Tant d'espoirs, tant de marketing (les salons, la phoeniX, l'Independance Day, etc.) et pour ça? La pilule est difficile à avaler, car même si un miracle se produit la semaine prochaine, même si Saab finira par se relever petit à petit, je doute qu'un jour on oublie cet épisode qui marquera les esprits bien au-delà du petit monde des saabistes. Nous avons des questions sur cet épisode calamiteux et pas de réponses sur le pourquoi du comment. Plus tard, les langues se délieront, c'est certain. Patientons, mais ne nous trompons pas de combat :  il s'agit que Saab soit sauvée et rien d'autre. Encore une fois, il y avait réellement tous les ingrédients d'une réussite, mais il manqua un investisseur pour y croire fin 2009 en pleine crise. Victor Muller, lui, y a cru et il a eu raison, même s'il n'avait au fond que son charisme pour réussir à convaincre ses interlocuteurs (GM)... à défaut de centaines de millions pour relever Saab durablement, comme cette marque le mérite encore vraiment.

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Au moment où j'écris je ne peux pas prédire ce qu'il va se passer dans une ou deux semaines, mais les résultats de ce qui s'est passé (la gestion de la crise de liquidités), eux, sont bien là et interrogent.

Je vais essayer de prendre le temps d'analyser ce rapport plus tard. Pour l'instant, je ne vous livre ici qu'une traduction des différents sujets qui sont explicités dans ce rapport avec les chiffres qui sont suffisamment éloquents.

Voici l'extrait du rapport :

dimanche 7 août 2011

"Les points forts de Saab sont plus nombreux que vous ne pourriez le penser"

Alors que ce post apparaîtra sur le blog, je serai dans les airs entre Paris et Stockholm... Bonne semaine à tous. Soyez sages et heureux! A tout bientôt.

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 La réalité financière de Saab à ce jour, la conjoncture internationale par ailleurs, encouragent peu à une vision optimiste des choses. On en perd parfois le sens commun, le sens économique d'une entreprise qui a acquis un savoir-faire unique pour ne privilégier que l'aspect financier immédiat. On en oublie les conséquences sociales sur les emplois secondaires, des équipementiers aux réseaux de distribution.

Les médias semblent participer à cette grandmesse de la financiarisation au point qu'un matin on vous vendera bientôt comme le must du design des fourgons blindés pour le convoyage de fonds - vers l'Allemagne ou la Chine sans aucun doute!

Parenthèse : j'ai apprécié que le Figaro revienne sur le versement effectif des salaires, retour d'information positif du retard annoncé 8 jours plus tôt, alors que Reuters prend plaisir à écrire que la "faillite a été évitée de justesse pour Saab", façon de se dédouanner du racollage médiatique, abandon définitif du journalisme critique d'investigation (les suédois savent bien que les syndicats n'ont pas le choix que d'amorcer de telles procédures encadrées par la loi sur l'assurance chomage).

La BEI (Banque Européenne d'Investissement) bloque Vladimir Antonov. Le gouvernement suédois pourrait éventuellement donner un coup de pouce en rachetant les 220M€ de prêt BEI tout en conservant ses garanties actuelles, mais ce serait beaucoup trop leur en demander!

La protection sociale est telle que la Suède semble renoncer à vouloir aider au maintien de son secteur industriel. Quand on sait que le non-paiement des salaires peut conduire légalement une entreprise à se voir assigner en règlement judiciaire en moins de 15 jours, cela montre à un point sans comparaison possible avec les conditions de travail des pays émergents (dont la Chine) combien il devient de plus en plus en difficile d'être un constructeur européen de nos jours. 0 flexibilité de l'emploi, des charges sociales 10 fois supérieures à ces pays émergents, un désengagement de l'Etat et des monnaies trop fortes : sauf les secteurs militaires et aéronautiques, cela va devenir quasiment impossible de continuer sans appui politique ou financier interne. Comme beaucoup de secteurs industriels, la seule issue pour Saab est de délocaliser et son capital et son exploitation en Chine. Nous espérons simplement qu'on lui laissera en avoir le temps.

Depuis 5 mois, les salaires de 3800 employés à Trollhättan sont payés alors que la production est à l'arrêt. Si un sinistre plan de mise à mort et de liquidation des actifs avait été prévu, les dirigeants de Saab et de Swan l'auraient déjà mis à exécution sans tarder! Autrement dit, je n'ai qu'une seule conviction, c'est que tout, tout, est fait pour la production puisse repartir au plus vite. Pour le reste, je suis comme vous. J'attends humblement.

Capture plein écran 04082011 221310.bmpBref, ... Avant de décoller pour le pays des Trolls, je voulais absolumment vous partager un article de fond à découvrir après le saut de page et à méditer...


vendredi 22 juillet 2011

Interlude

Les affaires, ce n'est pas "le monde de "oui-oui"... On l'a encore vu cet après-midi avec des fournisseurs qui trouvent les moyens qu'ils peuvent pour "négocier"  leurs créances, que ce soit le représentant des fournisseurs européens qui prétend "ne plus croire dans le relèvement de Saab" et surtout le crie haut et fort pour... faire pression? Bien sûr que c'est pour faire pression sur Saab, pas pour brosser une analyse financière pour la rubrique économique du Times!

Panique cet après-midi sur Saabsunited encore après le communiqué SWAN/SAAB confirmant une procédure contre Saab Tools.

jeudi 21 juillet 2011

Naviguer entre le loyalisme et l'interrogation légitime (sur les chiffres) : questions ouvertes sur une crise dont la gravité ne pourra pas rien changer

(Attention, j'ai été long sur ce post médité trois soirs de suite...)

Les fidèles lecteurs de Saab actu savent que depuis le début l'objectif de Nabu - et le mien- était de faire un blog "promotionnel", dans le sens de rechercher à faire connaître et reconnaître ce qui fait que les voitures Saab d'aujourd'hui sont typiquement des Saab, uniques en leur genre.

La vocation de Saab actu est resté clairement "grand public" dans le sens où nous recherchions à capter au maximum l'attention des visiteurs d'un jour, recherchant telles infos sur tels modèles ou sur le constructeur en tapotant deux ou trois mots clefs sur leur moteur de recherche préféré... Et cela a fonctionné !

Au sortir de la crise de 2009, le "projet" de Saab actu était de faire participer nos lecteurs français (et aussi plus largement francophones) à cette redécouverte de la marque, de communiquer sur la vitalité des équipes à Trollhättan, les projets, les nouveautés, pour d'une certaine façon encourager à acheter... Nous savions notamment que le businessplan élaboré fin 2009 pour le repreneur (d'abord Koenigseeg puis finalement Spyker, devenu depuis Swedish Automobile ou SWAN) était serré et que le temps était en réalité vraiment compté... Pour faire repartir les ventes.

vendredi 1 juillet 2011

Edito : Saabactu, alité?

J'ai toujours aussi peu de temps pour vous raconter tout ce que je lis sur l'actu Saab au café le matin, à la pause à midi, dans les embouteillages le soir ou avant d'aller dormir... Toujours pas de Nabu en vue. Nabu est le fondateur de ce beau blog. Il a eu l'ambition de vouloir créer un blog pour parler des nouveautés Saab, donner le goût et l'envie d'acheter des nouvelles, mettre en valeur le talent de cette belle marque qui me conduit tous les jours à mon travail. Nabu m'avait demandé en septembre 2010 si je voulais être rédacteur sur son blog, ce que j'ai accepté avec une joie non cachée. A l'époque, j'écrivais pas mal un peu partout, c'est comme ça qu'il a dû me "repérer" ! Face à une certaine carence de Saab (à l'époque) en matière de communication en France, j'avais à coeur de pouvoir encourager, même d'une façon infinitésimale, les lecteurs francophones à faire le pas des Saab modernes, qui, avant tout, quoiqu'on dise, reste des Saab, des voitures pas comme les autres, avec une "âme" bien à soi. En tous cas, c'est ma conviction et je n'ai pas encore rencontré la marque qui m'en fera changer. Ces convictions ne se discutent pas, si? Au-delà des sentiments, il y a une réalité et des arguments, ce que nous n'avons cessé de démontrer d'ailleurs!

1ère version de Saab actu, créée par Nabu,
avec ce superbe sketche de Quentin

Depuis 2 mois, alors que j'ai des nouvelles fonctions professionnelles qui requièrent une énergie énorme, et "accessoirement" une vie personnelle, j'essaye de faire mon possible pour garder à la fois la ligne éditoriale, une régularité et une fiabilité de l'information, espérant le retour prochain du "capitaine Nabu" parti au large sur une embarcation inconnue... Aujourd'hui, je commence à fatiguer un peu : tenir un blog tout seul, c'est comment dire... "un peu" chronophage.

Il existait déjà avant Saab actu, d'autres blogs de fans. Inutile de citer Saabsunited par exemple, ce site qui a soulevé les saabistes du monde entier alors que la presse disait que Saab était "mort" fin 2009. Cet évènement des "Save Saab" illustre la force de la blogosphère : elle rapproche les gens rapidement, mais sans nécessairement que ces personnes ne se connaissent. Pourtant, toujours avant Saab actu (né fin mars 2010 sous la plume exclusive de Nabu), il n'y avait qu'un seul blog francophone, à ma connaissance, créé par Etienne, personnalité belge connue et bien-aimée des saabistes de "France et navarre". Fait notoire, Etienne a su profiter de son blog pour organiser et participer très activement à plusieurs rencontres internationales comme l'Euromeeting à Huy 2010. Son blog s'appelait Saabhuy. Etienne fait partie des murs de la saabosphère. Son site a été créé en même temps que celui de Swade (ex-saabsunited, aujourd'hui blogant sur Inside Saab). Saabhuy, après le forum du Saab Sport Club, était le premier site saabiste que je lisais régulièrement à mon entrée dans la secte saabistique! Etienne était accompagné par Golfhunter qui a désormais repris la barre sous un nouveau nom et avec une équipe renouvellée dont Etienne fait naturellement partie : Saablog-in. (incontestablement un site bien achalandé et dans la continuité de Saabhuy).

A tort peut-être, naïvement certainement, l'idée de "concurrencer" d'autres blogs ne m'a jamais effleuré l'esprit : il y a autant de conducteurs que de Saab (enfin pas tout à fait, certains en font collection) et la diversité des profils sur la façon d'appréhender la marque sur les différents blogs est une richesse. Rares sont les internautes saabistes qui se contentent de la lecture d'un seul blog...

Depuis la reprise de Saab par Spyker, la communication de Saab s'est grandement améliorée avec par exemple Inside Saab, Saab Cars sur facebook et des outils de communication à la presse très performants.


jeudi 23 juin 2011

Le souvenir d'une citation


Je me souviens ce soir d'une phrase que j'ai lue un jour dans un célèbre quotidien français où un chroniqueur faisait "Cavalier seul" - le titre de sa chronique. Il est décédé depuis quelques années maintenant et s'appelait André Frossard. Je n'étais pas toujours d'accord avec lui. Mais ce qu'il avait écrit dans ce papier sur leque j'étais tombé presque par hasard m'avait touché... Une parole qui me semblait ouvrir un chemin alors que je traversais une période délicate, comme cela peut arriver à beaucoup d'autres à n'importe quel moment...

Une entreprise commerciale comme Saab a priori n'a pas grand chose à voir avec l'existence d'un homme et il serait peut-être un peu étrange de comparer Saab à un être humain. Mais pour tout business que Saab représente d'abord, Saab, c'est aussi
l'aventure de centaines de milliers de personnes, l'histoire d'un constructeur tout à fait atypique qui a touché des millions de personnes, conducteurs, travailleurs, distributeurs, investisseurs, ingénieurs, designers, etc.
Saab pour moi est comme un être vivant qui a pris sa place - une place réelle - dans ma vie. A côté de l'article swadien par excellence que j'avais mis en favori tant il peut résumer l'enthousiasme de "l'esprit Saab" qui m'anime à lui tout seul, je pourrais évoquer cette lame de fond d'enthousiasme qu'a été le mouvement des rassemblements Save Saab de l'an dernier. Nous n'en sommes pas encore là. De façon plus réaliste, il convient surtout de voir le chemin parcouru en terme de réorganisation complète de cette entreprise dans un délai prodigieux que ce soit aussi bien au niveau de la production que du marketing ou des relations avec son réseau. Avec peu de moyens certes, mais Saab a probablement fait 100 fois plus que n'importe quelle géant de l'automobile!

dimanche 19 juin 2011

Edito : Le PDG de Pang Da confiant - moi aussi (malgré tout)

Ce temps d'attente est peut-être pour certains acheteurs un moment d'impatience, pour les milliers d'ouvriers suédois une angoisse et pour certains distributeurs une énième épreuve qui vient amputer injustement les risques financiers qu'ils ont bien voulu prendre. Pas question pour moi de juger qui que ce soit. Même pas Victor Muller. S'il n'avait pas été là, nous ne serions déjà plus ici en train d'attendre que cette impasse de trésorerie trouve une solution. Un commentateur anonyme avait prédit l'arrêt de la production fin mai dernier et je l'avais un peu gentiment prié de nous donner ses sources. Force est de constater qu'il a eu raison. J'ai évité et je continuerai d'éviter cependant de donner dans le dramatique. Les faits sont suffisamment inquiétants en eux-mêmes et surtout le préjudice commercial vraiment important. Pas la peine d'en rajouter de trop, si?

Victor Muller le premier sait tout ça. Et quoi? A-t-il eu tort de se lancer dans la bataille sans avoir mesuré qu'il n'en avait pas les moyens? A-t-il si mal géré les finances? Mais que n'aurait été Saab aujourd'hui sans son ardent enthousiasme? Il est simple et sans intérêt d'ailleurs aujourd'hui de condamner (comme certains ne se privent pas de le faire sur Saabsunited en commentaires) une politique marketing coûteuse (le concept Phoenix, les salons, la fête de l'Indépendance etc.) mais le marketing fait partie intégrante de l'activité de constructeur.

L'Etat suédois ne veut/peut pas mettre une couronne dans son industrie ; elle n'y croit tout simplement pas et mise tout sur son secteur tertiaire. La démission de Maud Oloffson n'y changera rien. De cette vision des choses à court terme, on en reparlera, c'est sûr. Espérons avant qu'il ne soit trop tard. Une mise en faillite de Saab serait aussi une épreuve pour Volvo car de nombreux fournisseurs sont suédois et livrent aussi bien l'une que l’autre marque.

Les murs de la société Saab intéressent désormais un établissement financier suédois. (Màj: puisque - j'ai oublié de le signaler ici : V Antonov a été officiellement écarté du deal de rachat des biens immobiliers de Saab par la BEI) Rien n'est encore signé mais cela semble avancer. Une cession-bail dans le contexte de Saab ne se fait pas en 1 mois. Il faudra d'une façon ou d'une autre que Swedish Automobile présente un nouveau business plan pour Saab incluant certainement les nouveaux actionnaires Pang Da et Youngman tels que prévus dans les lettres d'intention. Ces accords vont prendre du temps et c'est là mon inquiétude. Que faire? Crier? Manifester? Abandonner? Si certains distributeurs devaient jeter l'éponge, je serai bien le dernier à leur en vouloir. Financièrement, c'est eux qui en prennent plein la poire, disons la vérité un peu. L'acheteur peut profiter de la situation pour négocier des rabais comme jamais. Le propriétaire de Saab, s'il porte le lourd fardeau de la responsabilité, peut monnayer la vente d'une entreprise qui a à ce jour plus d'actif que de passif, mais souffre d'un manque de liquidités. Le distributeur, lui a ses charges fixes de structures et de personnel. Comment rassurer les clients? Ce ne sont pas en soi les délais de livraison qui sont un problème (il faut presque 5 mois pour commander une A5 neuve avec options en ce moment!), mais plutôt l'incertitude totale qui pèse sur le moral de tous clients comme vendeurs.

mardi 14 juin 2011

Petit débriefing rapide

Les annonces se suivent et se complètent, mais il faut bien constater que pour l'instant rien n'est certain à l'instant "t".

A bien lire le communiqué de presse de ce jour concernant l'accord Saab-PangDa-Youngman, s'il était validé, mine rien, Swedish Automobile (SWAN dans son abrévation boursière, le nouveau nom de Spyker Car NV) serait alors détenue majoritairement par des entreprises chinoises : 24% par le distributeur chinois Pang Da et 29.9% par Youngman Automobile. De quoi faire réfléchir...

A ce stade, je vais éviter de spéculer et attendre comme vous les confirmations à venir. Ce qui est sûr, c'est que :

1° Saab a un besoin de fonds à très court terme. Les fournisseurs semblent faire pression en évoquant ce jour dans la presse suédoise "une rumeur de dépôt de bilan" dixit l'AFP. De son côté, Victor Muller fait aussi très subtilement pression en publiant les accords de protocoles d'investissement avec les nouveaux partenaires chinois. Le rachat des murs même s'il va déboucher sur un accord tout proche va encore prendre quelques semaines avant sa mise en place... Reste donc à espérer un accord avec les fournisseurs avec l'aide d'un tiers, mais lequel, je n'en sais rien.

2° Ces lettres d'intention nécessiteront non seulement la validation par les autorités chinoises, mais aussi de la BEI, de l'office de la dette suédois et de General Motors.

Au-delà de ces questions, Youngman Automobile Group pourrait être un partenaire vraiment intéressant compte-tenu de son savoir-faire existant. De là à dire que c'est tout ce que nous souhaitions pour Saab il y a 14 mois, je ne sais pas, mais le principe de réalité oblige Saab non seulement à gagner des nouveaux marchés à fort effet de levier comme la Chine, mais encore à chercher des ressources que son actionnaire actuel (SWAN) n'a pas, ressources que les autres intéressés (BEI, NDO, GM pour ne citer qu'eux) ne lui laissent pas non plus trouver (Antonov, Pang Da, Youngman doivent être approuvés pas tous pour injecter leur part au capital de Swedish Automobile) cependant.

"Wait and see" ("mais plus trop longtemps" j'entends dire certains. Je comprends...)

mercredi 8 juin 2011

Pas de panique!

Vous avez peut-être lu sur Inside Saab que la production s'est momentanément interrompue. Saablog-in a traduit la communication en français ici. Hola ! Hola ! Pas de panique.

D'abord, cette info ne touche pas la fabrication du 9-4X au Mexique. Ensuite, les médias qui doivent aussi produire leurs papiers vont vite essayer de noircir le tableau, mais tout ceci était quasiment prévu depuis le 27 mai : l'usine de Trollhättan fonctionne en flux tendus, ce qui limite son stock et permet donc une rentabilité maximum.

Nous parlons ici d'une usine qui assemble des voitures ; avec toutes les variations de couleurs, d'options, de versions et de modèles possibles, on parle de plus de 100 produits finis distincts et de plus de 800 fournisseurs! Songeons au nombre de pièces qui composent une voiture même la plus simple dans son plus simple appareil!



Après 7 semaines d'arrêt, pas étonnant que les fournisseurs de Saab aient des difficultés à approvisionner d'autant qu'eux même ont des fournisseurs qui ont peut-être aussi ralenti la cadence jusque là... Des arrêts de production, il y en a tous les jours chez tous les constructeurs. Malheureusement, Saab fait la une des journaux locaux avides d'infos vendeuses. TTELA.se avait titré hier l'arrêt momentané de la production. Avant qu'on reparte dans les scénarios catastrophes, il fallait que Saab communique, d'autant que cette info a fait plonger le titre Spyker. Swade a donc communiqué sur cet arrêt de la production en raison d'une pénurie de pièces détachées.

Sur Inside Saab, j'ai lu un commentaire (qui m'en a rappelé un d'ici) et qui disait qu'il était devenu difficile de faire confiance et se demandait "comment persuader sa femme pour acheter une nouvelle Saab" (sic)! Un autre lecteur du blog de Swade, alias troels_dk, lui a répondu ceci :
1. Every car-manufacturer has production-stops now and then.
2. The need to support this unique brand has not grown less.
3. The risk is very minimal. Spare-parts will be available even in worst case.
4. Where most cars today seems to be very alike each other, Saab is still different.
5. If you want a Saab, no other car will do
Traduction :
1- Chaque constructeur a des arrêts de production fréquents
2- Le besoin de soutenir cette marque unique en son genre n'a pas diminué
3-  Le risque d'achat est très minime : les pièces détachées resteront toujours disponibles même dans le pire des cas (songeons que c'est la branche la plus rentable de toutes les branches d'activités de Saab Automobile, ok?)
4- Là où la plupart des voitures aujourd'hui se ressemblent, Saab est resté différent
5- Si vous voulez une Saab, aucun autre constructeur ne peut vous la fabriquer

Je signe.
Et je le prouve en image :
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