Alors que ce post apparaîtra sur le blog, je serai dans les airs entre Paris et Stockholm... Bonne semaine à tous. Soyez sages et heureux! A tout bientôt.
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La réalité financière de Saab à ce jour, la conjoncture internationale par ailleurs, encouragent peu à une vision optimiste des choses. On en perd parfois le sens commun, le sens économique d'une entreprise qui a acquis un savoir-faire unique pour ne privilégier que l'aspect financier immédiat. On en oublie les conséquences sociales sur les emplois secondaires, des équipementiers aux réseaux de distribution.
Les médias semblent participer à cette grandmesse de la financiarisation au point qu'un matin on vous vendera bientôt comme le must du design des fourgons blindés pour le convoyage de fonds - vers l'Allemagne ou la Chine sans aucun doute!
Parenthèse : j'ai apprécié que
le Figaro revienne sur le versement effectif des salaires, retour d'information positif du retard annoncé 8 jours plus tôt, alors que Reuters prend plaisir à écrire que la "faillite a été évitée de justesse pour Saab", façon de se dédouanner du racollage médiatique, abandon définitif du journalisme critique d'investigation (les suédois savent bien que les syndicats n'ont pas le choix que d'amorcer de telles procédures encadrées par la loi sur l'assurance chomage).
La BEI (Banque Européenne d'Investissement) bloque Vladimir Antonov. Le gouvernement suédois pourrait éventuellement donner un coup de pouce en rachetant les 220M€ de prêt BEI tout en conservant ses garanties actuelles, mais ce serait beaucoup trop leur en demander!
La protection sociale est telle que la Suède semble renoncer à vouloir aider au maintien de son secteur industriel. Quand on sait que le non-paiement des salaires peut conduire légalement une entreprise à se voir assigner en règlement judiciaire en moins de 15 jours, cela montre à un point sans comparaison possible avec les conditions de travail des pays émergents (dont la Chine) combien il devient de plus en plus en difficile d'être un constructeur européen de nos jours. 0 flexibilité de l'emploi, des charges sociales 10 fois supérieures à ces pays émergents, un désengagement de l'Etat et des monnaies trop fortes : sauf les secteurs militaires et aéronautiques, cela va devenir quasiment impossible de continuer sans appui politique ou financier interne. Comme beaucoup de secteurs industriels, la seule issue pour Saab est de délocaliser et son capital et son exploitation en Chine. Nous espérons simplement qu'on lui laissera en avoir le temps.
Depuis 5 mois, les salaires de 3800 employés à Trollhättan sont payés alors que la production est à l'arrêt. Si un sinistre plan de mise à mort et de liquidation des actifs avait été prévu, les dirigeants de Saab et de Swan l'auraient déjà mis à exécution sans tarder! Autrement dit, je n'ai qu'une seule conviction, c'est que tout, tout, est fait pour la production puisse repartir au plus vite. Pour le reste, je suis comme vous. J'attends humblement.
Bref, ... Avant de décoller pour le pays des Trolls, je voulais
absolumment vous partager
un article de fond à découvrir après le saut de page et à méditer...