Le redémarrage de la production (grosse session de rattrapage 1/3)
Eh oui, c'est cela une vie parisienne ! Pas trouvé décemment le temps d'écrire depuis plus d'une semaine! Pour ma peine, je suis bon pour faire une session de rattrapage - que personne ne lira puique les autres sites en ont parlé avant! -;). Mais bon, je m'y soumets avec plaisir.
Voici le menu de ces 8 derniers jours :
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Le redémarrage de la production
1° l'accord du gouvernement chinois et 2° l'accord entre Saab et ses fournisseurs
De leur côté, Youngman Lotus, qui a révélé avoir déjà contacté Saab en Octobre 2010 sur Chinaautoweb, projette aujourd'hui une production de 160.000 unités pour commencer. Il se dit, avec Pang Da, confiant. Selon le blog Life with Saab, l'autorisation pour Pang Da serait "imminente".
L'autre condition - non formelle mais qui va de soi - c'est pour Saab de négocier des délais de paiement suffisants pour pouvoir non seulement faire repartir la production mais surtout pérenniser son stock de consommations intermédiaires. Or, si les fonds suffisent aujourd'hui pour solder l'encours, le décalage entre la production et le règlement ne peut visiblement pas encore être assumé à plus de un ou deux mois. Saab propose alors un deal : régler une partie de sa dette fournisseurs aujourd'hui, étaler le règlement du solde et payer à très court terme chaque nouvelle livraison.
De source confirmée, les représentants des fournisseurs suédois ont donné leur accord. Restent quelques fournisseurs européens récalcitrants qui refusent tout étalement de leurs créances.
Le redémarrage de la production est donc prévu pour le 9 août prochain, après les congés d'été des ouvriers de l'usine, mais le nouveau business plan n'est donc pas encore bouclé. Il semble que tous les cadres travaillent d'arrache-pied pour négocier fournisseur par fournisseur ce qui pourrait permettre enfin à Saab d'honorer son important stock de commande, sans compter les nombreueses pré-commandes qui ne peuvent être finalisées sans l'assurance de reprise de la production. Le petit sondage test effectué (à droite) montre bien que l'acheteur ne veut pas spéculer sur une éventuelle continuité de l'exploitation. Il faut encore attendre un peu pour avoir des certitudes, ce que nous faisons, avec - disons-le - quelques moments d'inquiétude réelle parfois. Saab est une entreprise atypique, tout est possible. Le pire, je ne vois pas quoi, mais le meilleur, cela oui, je le vois bien. Alors croisons les doigts!
Voici le menu de ces 8 derniers jours :
- Le redémarrage de la production à Trollhättan : rappel des finances acquises et futures, les fournisseurs, Vladimir Antonov, le gouvernement suédois, la confiance de Youngman et Pang Da
- La promo du Saab 9-4X
- On terminera par un tour de saabosphère
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Le redémarrage de la production
Difficile de commencer par un autre sujet car, sans dramatiser le moins du monde, l'avenir de Saab repose aujourd'hui entre les mains de Victor Muller, qui a plus que jamais tout à gagner à sauver la marque des nombreux investissements qu'il a fait depuis qu'il lui a permis une deuxième vie, fin 2009 après GM. Le prix à payer de l'indépendance de Saab s'est donc fait lourdement sentir et aussi talentueux qu e peut être Victor Muller, il ne peut seul continuer l'aventure. Or, c'est là que le gouvernement suédois (qui après de longues tractations fin 2009 avait accepté de cautionner un prêt de la BEI) semble faire tout son possible pour ne rien faire, rien et surtout pas faire lever cette diabolique clause d'ownership qui donne le droit notamment à la BEI (banque européeene d'investissement) de dire qui elle veut et qui elle ne veut pas dans le capital de Saab. Vladimr Antonov attend toujours.
En réalité, Saab n'a peut-être pas bien anticipé un redémarrage de ses marchés si lent en 2010 et s'est retrouvé en mars 2011 dans l'incapacité d'honorer tous ses fournisseurs. Certains ont donné l'alerte, d'autres ont pris peur du coup et la production a dû être stoppée. Au fur et à mesure que les semaines sans production et donc sans rentrée d'argent des importateurs (puisque non livrés) ont passé, les dettes fournisseurs venant à terme n'ont pu logiquement être payées ; alors que les sommes exigibles étaient encore faibles en mars dernier, trois mois après, c'est tout l'encours fournisseur que Saab était censé payer, et ce, sans ses principaux revenus de production pendant 4 mois, (puisqu'il y a bien d'autres sources de revenus comme la distribution de pièces détachées SAV ou les royalties des premiers 9-4X produits par GM, etc...).
Les fonds de première nécessité ont alors été préservés pour continuer à payer très notamment les salaires qui reste le plus gros poste de dépenses. Pour l'heure, Saab est à jour aussi bien dans le paiement des salaires que dans le règlement des charges sociales selon ce que j'ai pu lire.
Victor Muller pensait alors que l'entrée de Vladimir Antonov au capital de Saab serait aisée (puisque blanchi de ces rumeurs sorties d'on-ne-sait-où) et permettrait à Saab de payer ses dettes à très court terme et de refaire un business plan avec les fournisseurs. Assez rapidement, le message de la BEI a été clair : "non" M. Antonov reste persona non grata. Sans aucune raison invoquée. Mais c'est "non". Le gouvernement suédois se retranche derrière ce "non" de la BEI. Victor Muller a dû alors recourir à un certain nombre d'opérations et d'accord pour à la fois permettre à Saab de garder une trésorerie à court terme et ouvrir d'autres perspectives à long terme et notamment d'autres marchés, le marché occidental étant proche de la saturation - tous les grands constructeurs en sont d'ailleurs conscients.
Faisons maintenant le point sur les chiffres...
Quels sont les fonds à court terme réunis effectivement à ce jour et en compte ?
En réalité, Saab n'a peut-être pas bien anticipé un redémarrage de ses marchés si lent en 2010 et s'est retrouvé en mars 2011 dans l'incapacité d'honorer tous ses fournisseurs. Certains ont donné l'alerte, d'autres ont pris peur du coup et la production a dû être stoppée. Au fur et à mesure que les semaines sans production et donc sans rentrée d'argent des importateurs (puisque non livrés) ont passé, les dettes fournisseurs venant à terme n'ont pu logiquement être payées ; alors que les sommes exigibles étaient encore faibles en mars dernier, trois mois après, c'est tout l'encours fournisseur que Saab était censé payer, et ce, sans ses principaux revenus de production pendant 4 mois, (puisqu'il y a bien d'autres sources de revenus comme la distribution de pièces détachées SAV ou les royalties des premiers 9-4X produits par GM, etc...).
Les fonds de première nécessité ont alors été préservés pour continuer à payer très notamment les salaires qui reste le plus gros poste de dépenses. Pour l'heure, Saab est à jour aussi bien dans le paiement des salaires que dans le règlement des charges sociales selon ce que j'ai pu lire.
Victor Muller pensait alors que l'entrée de Vladimir Antonov au capital de Saab serait aisée (puisque blanchi de ces rumeurs sorties d'on-ne-sait-où) et permettrait à Saab de payer ses dettes à très court terme et de refaire un business plan avec les fournisseurs. Assez rapidement, le message de la BEI a été clair : "non" M. Antonov reste persona non grata. Sans aucune raison invoquée. Mais c'est "non". Le gouvernement suédois se retranche derrière ce "non" de la BEI. Victor Muller a dû alors recourir à un certain nombre d'opérations et d'accord pour à la fois permettre à Saab de garder une trésorerie à court terme et ouvrir d'autres perspectives à long terme et notamment d'autres marchés, le marché occidental étant proche de la saturation - tous les grands constructeurs en sont d'ailleurs conscients.
Faisons maintenant le point sur les chiffres...
Quels sont les fonds à court terme réunis effectivement à ce jour et en compte ?
- Le paiement réalisé par avance de deux commandes de l'importateur chinois Pang Da pour 45 millions d'euros
- Idem avec un autre distributeur chinois pour 13 millions d'euros
- La cession-bail d'une partie de l'immobilier de Saab logé dans Saab Property AB dont 50.1% des parts seront loués sur 15 ans à Saab par Hemfosa : 22 millions d'euros en cash (et 5.5 millions en obligations convertibles rachetables)
- Un prêt octroyé par GEMINI Investment Fund Limited de 25 millions d'euros
- Quels sont les fonds réunis à plus long terme?
- 245 millions d'euros pour la création de deux sociétés issues d'un partenariat entre Youngman et Pang Da (cf. comm. du 07/07/2011).Ceci repose essentiellement sur deux conditions (et un improbable joker alias l'entrée au capital de Saab par Vladimir Antonov) aujourd'hui :
1° l'accord du gouvernement chinois et 2° l'accord entre Saab et ses fournisseurs
De leur côté, Youngman Lotus, qui a révélé avoir déjà contacté Saab en Octobre 2010 sur Chinaautoweb, projette aujourd'hui une production de 160.000 unités pour commencer. Il se dit, avec Pang Da, confiant. Selon le blog Life with Saab, l'autorisation pour Pang Da serait "imminente".
L'autre condition - non formelle mais qui va de soi - c'est pour Saab de négocier des délais de paiement suffisants pour pouvoir non seulement faire repartir la production mais surtout pérenniser son stock de consommations intermédiaires. Or, si les fonds suffisent aujourd'hui pour solder l'encours, le décalage entre la production et le règlement ne peut visiblement pas encore être assumé à plus de un ou deux mois. Saab propose alors un deal : régler une partie de sa dette fournisseurs aujourd'hui, étaler le règlement du solde et payer à très court terme chaque nouvelle livraison.
De source confirmée, les représentants des fournisseurs suédois ont donné leur accord. Restent quelques fournisseurs européens récalcitrants qui refusent tout étalement de leurs créances.
Le redémarrage de la production est donc prévu pour le 9 août prochain, après les congés d'été des ouvriers de l'usine, mais le nouveau business plan n'est donc pas encore bouclé. Il semble que tous les cadres travaillent d'arrache-pied pour négocier fournisseur par fournisseur ce qui pourrait permettre enfin à Saab d'honorer son important stock de commande, sans compter les nombreueses pré-commandes qui ne peuvent être finalisées sans l'assurance de reprise de la production. Le petit sondage test effectué (à droite) montre bien que l'acheteur ne veut pas spéculer sur une éventuelle continuité de l'exploitation. Il faut encore attendre un peu pour avoir des certitudes, ce que nous faisons, avec - disons-le - quelques moments d'inquiétude réelle parfois. Saab est une entreprise atypique, tout est possible. Le pire, je ne vois pas quoi, mais le meilleur, cela oui, je le vois bien. Alors croisons les doigts!
Bravo et merci pour votre travail de synthèse!
RépondreSupprimerMerci !
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