Retour sur le 19 décembre vu par la presse (francophone) avec ma petite contribution
Comme promis, voici un petit tour des blogs de presse et de leurs appréhensions de l'évènement du 19 décembre 2011.
Deux consensus semblent se dégager malgré des nuances d'un journaliste à l'autre : Saab, une marque historique ; GM a achevé Saab et cela remonte bien avant 2012. Certains ne manquent pas de souligner l'inaction effrayante du gouvernement suédois pour prévenir de la crise quand d'autres insistent sur les tensions économico-politiques entre la Chine et les Etats-Unis.
Avant de rentrer dans le détail, ce qui me mine aujourd'hui, c'est le sentiment d'impuissance. Les personnes bien informées ont vu le mur venir dès fin novembre 2010 quand les 6 mois de retard dans la réorganisation complète de la production aussi bien que des réseaux de distribution et des canaux de communication ont pu être chiffrés. Dès le départ le business plan était biaisé.
La principale et (trè)s grave faute de Victor Muller (dont la société holding Spyker/ Swedish Automobile était déjà en 2010 sans fonds propres à injecter dans Saab) serait-elle de n'avoir pas mesuré les conséquences juridiques du crash financier qui se profilait à moins de 6 mois de novembre 2010?
Il devait savoir que tout changement au capital social de plus de 20% risquait de causer une rupture avec GM. Il devait savoir également que tout impayé au fournisseur de licences GM risquait de rendre caduque les accords de 2010 (ce qui a permis à GM de dire définitivement "non" à Youngman, même sans modification du capital social dans le dernier plan présenté et refusé par GM). Victor Muller a-t-il cru que les 280M$ d'actions préférentielles de GM et les dizaines de millions d'euros de créances allaient intimider GM ? Les faits ont démontré le contraire.
Victor Muller a entamé et poursuivi jusqu'au crash financier le développement de la 9-5 Estate et a payé GM les droits nécessaires pour la mise en production du 9-4X au Mexique. Il a également souhaité privilégier une valorisation des actifs de Saab par le développement de la plateforme phoenix (futures 9-3/9-2/9-5), le relooking de la 9-3 2011( Griffin + édition Indépendance) ou encore les nouvelles technologies avec le joint-venture d'e-AAM (XWD full hybride électrique), l'IQon, etc. Le prêt de la BEI a servi à financer la 9-3 électrique et les motorisations < 119gr. de CO2 pour la 9-3 Griffin... Si financièrement Saab a été conduit de façon extrêmement téméraire, la logique de Victor Muller était une logique sincèrement de long terme dont l'avenir de Saab aurait répondu à mi-parcours de la maturité commerciale.
En business point de sentiments. Ce qui intéresse Youngman est bien sûr de pouvoir importer à terme une technologie de constructeur en Chine. Tant que le savoir-faire de Saab serait là - comprendre l'usine de Trollhättan et son personnel d'ingénieur - tout accord entre Saab et Youngman pouvait paraître potentiellement dangereux à GM dont la Chine était le premier marché chinois. Car, enfin, personne il me semble n'a bien cerné le problème actuel de Youngman qui se retrouveRAIT avec des licences (celles de la phoenix) sans le savoir-faire pour les utiliser... Cela, GM l'avait bien compris. Cette décision ne lui aura coûté qu'une petite centaine de millions car ses titres convertibles avaient sans aucun doute déjà été provisionnés à perte dans l'ancienne structure de GM toujours en liquidation judiciaire depuis 2009.
Justement le blogauto nous a rappelé un anniversaire peu reluisant du géant américain : le 20 décembre, "ce jour où GM est mort"
Certains journaux interprêtent le communiqué de l'AFP de façon extensive, mais positive. Ainsi Actualité Automobile souligne que (...)
Libération s'étonne de l 'entêtement mortifère de General Motors :
Un certains nombre de journalistes relèvent le côté scandaleux du dossier Saab - et cela fait du bien de les lire - quand d'autres jouent les grands prêtres de l'industrie automobile ou les cyniques. Oublions les seconds qui n'ont sans doute pas tenu un volant d'une Saab récente plus d'une heure entre les mains...
Le Francofil' s'exclame "Saab suffit!" :
Antoine Dufeu de Caradisiac aussi enrage avec sympathie pour les derniers modèles présentés par Saab:
Quelques blogs ont déjà fait leur contribution historique, comme cette rapide (quelques erreurs de dates) chronologie brossée par l'Expansion/L'Express qui parle de la "chute d'une icône des années 80".
Parenthèses : ça ne me fait pas vraiment plaisirs de lire ces témoignages qui arrêtent l'histoire de Saab à la fin des années 80 car si je suis convaincu que GM a mis à mort Saab par un sous-investissement chronique, une incompréhension du marché de Saab et enfin une liquidation vendue à Spyker, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que le partage de technologie avec GM a été complètement nocif : les 900NG/9-3/9-5 le démontrent suffisamment à mes yeux. De toute façon, il suffit de se tourner vers nos voisins allemands pour voir que le partage de technologies et des plateformes est la base du financement des lourds investissements des constructeurs, même premium.
Je ne souscris pas vraiment non plus à ce genre d'affirmations journalistiques, répandues concernant Saab et que je trouve, à tort ou à raison - caricaturales, comme Stéphane Lauer les écrit sur son blog Pertes et Profits :
Michel Holtz sur son blog l'autodidacte arrive à la même conclusion : "Saab est victime de la guerre sino-américaine" mais se montre plutôt longanime avec la position de General Motors.
(... lire le début de l'article ici)
Moins pro-américain, le journal belge La libre fait un long article et questionne non sans cynisme les motifs officiels invoqués par GM pour fonder sa décision.
Je passe sur les très nombreux articles qui reproduisent les dépêches et articles de "fond" prédigérés par les Agence de Presse.
Une news néanmoins qui fait tâche en plus des dépôt de bilan de Saab Automobile, Saab Tool et Saab Powertrain : Le JournalAuto a rapporté le 22 décembre la dépêche AFP Saab Car North America, société importatrice, comme Saab Great Britain, et filiale elle aussi du groupe Saab Automobile, tente d'éviter le dépôt de bilan. La loi sur les faillites (Chapt.11) est beaucoup plus lourde de conséquences sur la faillite et donc si SCNA peut éviter l'issue fatale en espérant un rachat par GM ou une reprise par Youngman, ...
Signalons une vidéo synthétique de TF1-LCI :
Avec un commentaire sympathique de l'animateur auto de la chaîne, Pascal Boulanger, qui s'exclame sur son blog Auto-Info : "Saab, pire qu'un gâchis, un scandale!"
Deux consensus semblent se dégager malgré des nuances d'un journaliste à l'autre : Saab, une marque historique ; GM a achevé Saab et cela remonte bien avant 2012. Certains ne manquent pas de souligner l'inaction effrayante du gouvernement suédois pour prévenir de la crise quand d'autres insistent sur les tensions économico-politiques entre la Chine et les Etats-Unis.
Avant de rentrer dans le détail, ce qui me mine aujourd'hui, c'est le sentiment d'impuissance. Les personnes bien informées ont vu le mur venir dès fin novembre 2010 quand les 6 mois de retard dans la réorganisation complète de la production aussi bien que des réseaux de distribution et des canaux de communication ont pu être chiffrés. Dès le départ le business plan était biaisé.
La principale et (trè)s grave faute de Victor Muller (dont la société holding Spyker/ Swedish Automobile était déjà en 2010 sans fonds propres à injecter dans Saab) serait-elle de n'avoir pas mesuré les conséquences juridiques du crash financier qui se profilait à moins de 6 mois de novembre 2010?
Il devait savoir que tout changement au capital social de plus de 20% risquait de causer une rupture avec GM. Il devait savoir également que tout impayé au fournisseur de licences GM risquait de rendre caduque les accords de 2010 (ce qui a permis à GM de dire définitivement "non" à Youngman, même sans modification du capital social dans le dernier plan présenté et refusé par GM). Victor Muller a-t-il cru que les 280M$ d'actions préférentielles de GM et les dizaines de millions d'euros de créances allaient intimider GM ? Les faits ont démontré le contraire.
Victor Muller a entamé et poursuivi jusqu'au crash financier le développement de la 9-5 Estate et a payé GM les droits nécessaires pour la mise en production du 9-4X au Mexique. Il a également souhaité privilégier une valorisation des actifs de Saab par le développement de la plateforme phoenix (futures 9-3/9-2/9-5), le relooking de la 9-3 2011( Griffin + édition Indépendance) ou encore les nouvelles technologies avec le joint-venture d'e-AAM (XWD full hybride électrique), l'IQon, etc. Le prêt de la BEI a servi à financer la 9-3 électrique et les motorisations < 119gr. de CO2 pour la 9-3 Griffin... Si financièrement Saab a été conduit de façon extrêmement téméraire, la logique de Victor Muller était une logique sincèrement de long terme dont l'avenir de Saab aurait répondu à mi-parcours de la maturité commerciale.
En business point de sentiments. Ce qui intéresse Youngman est bien sûr de pouvoir importer à terme une technologie de constructeur en Chine. Tant que le savoir-faire de Saab serait là - comprendre l'usine de Trollhättan et son personnel d'ingénieur - tout accord entre Saab et Youngman pouvait paraître potentiellement dangereux à GM dont la Chine était le premier marché chinois. Car, enfin, personne il me semble n'a bien cerné le problème actuel de Youngman qui se retrouveRAIT avec des licences (celles de la phoenix) sans le savoir-faire pour les utiliser... Cela, GM l'avait bien compris. Cette décision ne lui aura coûté qu'une petite centaine de millions car ses titres convertibles avaient sans aucun doute déjà été provisionnés à perte dans l'ancienne structure de GM toujours en liquidation judiciaire depuis 2009.
Justement le blogauto nous a rappelé un anniversaire peu reluisant du géant américain : le 20 décembre, "ce jour où GM est mort"
__________Les événements dans le dossier Saab ont largement éclipsé la disparition d’un autre constructeur la semaine dernière. General Motors, société fondée voici 103 ans, a en effet cessé d’exister…
Fondée le 16 septembre 1908 à Flint par William C. Durant, General Motors a dominé le monde automobile durant plusieurs décennies. Et pas uniquement le monde automobile, puisque GM s’est aussi aventuré selon les périodes dans le milieu aéronautique, le chemin de fer ou même l’électroménager avec la marque Frigidaire… Durant des années, GM fut la plus grosse entreprise du monde, tous secteurs confondus. Et puis est arrivé 2009, et la faillite, la chute d’un symbole.
Une chute qui a entrainé la fermeture de plusieurs usines, le licenciement de milliers d’ouvriers, ainsi que la disparition de trois marques, Hummer, Saturn, Pontiac, et par onde de choc Saab… Au sortir de cet épisode de faillite, General Motors Corp. devient Motors Liquidation Co. tandis que les actifs jugés sains sont transférés dans une toute nouvelle compagnie : General Motors Co., une toute nouvelle société fondée à coups de milliards de dollars apportés par le gouvernement. lire la suite sur le blogauto
Certains journaux interprêtent le communiqué de l'AFP de façon extensive, mais positive. Ainsi Actualité Automobile souligne que (...)
_________Victor Muller a aussi précisé aux journalistes que plusieurs investisseurs étaient intéressés par une reprise de l’ultime dernière chance. (....) Dès ce mercredi, une délégation de Youngman (...) [était] présente dans l’usine de Trollhättan pour trouver une solution. Le constructeur chinois est intéressé à garder SAAB dans son usine, mais avec une production à plus petite échelle que précédemment. Avec probablement de nouveaux modèles et sans la technologie GM. Ce qui signifie que SAAB ne relancera son activité que d’ici 18 mois environ… ^^
Libération s'étonne de l 'entêtement mortifère de General Motors :
________(...) GM ne voulait pas qu’ils s’approprient ses technologies, qui équipent la plupart des modèles Saab. «C’est comme si GM voyait une menace dans Saab. Et je ne peux pas le comprendre. Nous sommes tellement petits», s’est indigné le syndicaliste Ulf Drufva. (...)
Un certains nombre de journalistes relèvent le côté scandaleux du dossier Saab - et cela fait du bien de les lire - quand d'autres jouent les grands prêtres de l'industrie automobile ou les cyniques. Oublions les seconds qui n'ont sans doute pas tenu un volant d'une Saab récente plus d'une heure entre les mains...
Le Francofil' s'exclame "Saab suffit!" :
Et de citer sa source Euronews le blog déplore :(...) Et comme l’éditorialise le quotidien libéral de la côte ouest le Göteborgs-Posten : A son tour la Suède perd son industrie, à son tour la Suède perd des emplois !
_________(...) "Pour le quotidien libéral Göteborgs-Posten, cela signifie inévitablement la fin de la marque : « L’espoir ne quitte les gens qu’en dernier. Mais croire que quelqu’un serait prêt à reprendre Saab dans son état actuel semble beaucoup trop optimiste. … La production automobile pourra probablement se poursuivre d’une manière ou d’une autre à Trollhättan, où se trouve une usine dernier cri équipée de technique moderne. Le gouvernement et les agences pour l’emploi doivent en tout cas se baser sur le pire scénario possible pour réagir au chômage et au besoin de reclassement qui attend de nombreux employés. La faillite de Saab est une perte pour le grand ensemble que constitue l’industrie automobile suédoise."
Antoine Dufeu de Caradisiac aussi enrage avec sympathie pour les derniers modèles présentés par Saab:
__________Et, effectivement, cela ressemble à la fin. General Motors, avant-dernier propriétaire de la marque suédoise, s’est à nouveau opposé à une cession aux récents partenaires chinois de Saab. Pourtant le dernier patron de Saab, Victor Muller, veut encore y croire. Il faut dire qu’il déploie depuis des mois maintenant une énergie incroyable pour trouver une solution aux problèmes financiers et assurer un avenir à la marque.
Avenir qui aurait dû passer par les 9-4X et 9-5. Cette grande berline semblait enfin renouer avec la belle histoire de la marque, proposant une ligne singulière et un cachet si particulier. D’autres projets, plutôt dans l’air du temps, semblaient également en mesure de permettre à Saab de rebondir. Mais le nerf de la guerre aura fait défaut.
Avec Victor Muller et tous les fans de la marque, on ne peut qu’espérer une renaissance proche, tel un Phénix, celui que le concept PhoeniX présenté au Salon de Genève au mois de mars dernier annonçait.
Saab ne peut pas disparaître. Saab ne doit pas disparaître.
Quelques blogs ont déjà fait leur contribution historique, comme cette rapide (quelques erreurs de dates) chronologie brossée par l'Expansion/L'Express qui parle de la "chute d'une icône des années 80".
Parenthèses : ça ne me fait pas vraiment plaisirs de lire ces témoignages qui arrêtent l'histoire de Saab à la fin des années 80 car si je suis convaincu que GM a mis à mort Saab par un sous-investissement chronique, une incompréhension du marché de Saab et enfin une liquidation vendue à Spyker, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que le partage de technologie avec GM a été complètement nocif : les 900NG/9-3/9-5 le démontrent suffisamment à mes yeux. De toute façon, il suffit de se tourner vers nos voisins allemands pour voir que le partage de technologies et des plateformes est la base du financement des lourds investissements des constructeurs, même premium.
Je ne souscris pas vraiment non plus à ce genre d'affirmations journalistiques, répandues concernant Saab et que je trouve, à tort ou à raison - caricaturales, comme Stéphane Lauer les écrit sur son blog Pertes et Profits :
Mais M. Lauer conclue amèrement et solidairement avec Saab :(...) GM n’aura gagné de l’argent avec Saab. La faute à un trop petit nombre de modèles et à des volumes de ventes qui resteront confidentiels. Pour rentabiliser la marque, GM commettra l’irréparable en montant des morceaux d’Opel, autre filiale du groupe, sur les voitures suédoises. Une solution «tue-l’amour», qui aura raison des derniers vestiges du fameux design.
__________(...) Il est vrai que la Chine est désormais le premier marché du groupe américain, qui se voyait mal laisser ainsi prospérer un futur concurrent potentiel avec ses propres brevets. Après avoir laissé vivoter sa filiale pendant des années, GM s’est enfin préoccupé de Saab.
Michel Holtz sur son blog l'autodidacte arrive à la même conclusion : "Saab est victime de la guerre sino-américaine" mais se montre plutôt longanime avec la position de General Motors.
(... lire le début de l'article ici)
___________Évidemment, la décision de GM est lourde de conséquence pour le personnel de Saab, les équipementiers et les filiales étrangères. Ce qui représente près de 6000 personnes qui devraient se retrouver très vite au chômage. Même s’ils se raccrochent à l’infime espoir de voir débarquer un repreneur zorro, susceptible de renflouer la boutique sans quémander le moindre brevet. Et donc sans avoir la possibilité de fabriquer de nouvelles voitures, sauf s’il les crée de toutes pièces. Mais la décision du groupe américain n’a pas dû être très longue à prendre. Le nouveau carrosse suédois, le 4X4 Saab 9-4X, qui intéressait particulièrement les Chinois et devait débarquer chez nous au tout début de l’année prochaine, est fabriqué au Mexique, dans la même usine et sur la même chaîne que son cousin le Cadillac SRX. Logique, puisqu’il s’agit d’une seule et même auto. Cette Cadillac est l’un des fleurons de GM et la meilleure vente de la marque aux US. On imagine donc assez mal les dirigeants de GM acceptant de livrer aux acheteurs asiatiques, le mode d’emploi complet pour fabriquer son best-seller, sans aucun recours de plagiat possible, puisque le transfert aurait été accepté et acté. Les financiers de Detroit ont donc sorti leur calculette pour comparer et trancher. D’un côté leur usine mexicaine, presque la banlieue américaine, ses 12000 salariés et les milliers de garagistes Cadillac à travers les Etats-Unis. De l’autre côté, à 9000 kms de là, une usine de 3 700 personnes, dans une ville, Tröllhatan, au nom imprononçable pour un cadre du Michigan. Leur choix fut aisé et les victimes suédoises sont celles d’une guerre que se livrent, et que n’ont pas finies de se livrer, les groupes occidentaux et chinois. Une guerre du protectionnisme qui fait des victimes : les pays qui n’ont pas pu, ou voulu, en leur temps, conserver leur outil industriel. C’est justement le cas de la Suède, puisque l’autre et seul constructeur national a été vendu en 2010. A un autre groupe Chinois.
Moins pro-américain, le journal belge La libre fait un long article et questionne non sans cynisme les motifs officiels invoqués par GM pour fonder sa décision.
Je ne saurais en revanche que trop souligner la conclusion - un poil exagérée dans les chiffres toutefois - de Dominique Simonet qui écrit:(...) Pourquoi le groupe américain s’est-il opposé à cette solution ? Il y a tout lieu de se le demander, car le modèle 9-3 est déjà ancien et, en ce qui concerne la récente 9-5, le temps que les Chinois la copient, si telles étaient leurs intentions, le modèle aurait lui aussi vieilli. La nouvelle version de 9-3 n’était pas attendue avant l’an prochain, et l’on a peine à imaginer que le concept PhoeniX, présenté au salon de Genève cette année, recèle des trésors d’innovation. Dessiné par Jason Castriota, ses lignes se démarquent du style Saab actuel tout en se référant à la tradition. Sa transmission intégrale, eXWD, met conjointement en œuvre le moteur 1.6 turbo de 200 ch et l’électrique de 34 ch. Est-ce cela que GM craint de voir tomber en des mains chinoises, ou le logiciel de communication IQon ? Difficile à croire, et invoquer la concurrence que pourrait faire Saab à GM sur le marché chinois prête à sourire jaune : General Motors vend 2,5 millions d’autos par an en Chine. Si Saab en avait vendu 10 000, il aurait brûlé un cierge à Lao Tseu.
En définitive, ce lâchage n’est pas sans rappeler l’attitude de General Motors vis-à-vis d’Opel Anvers : préférer casser le jouet plutôt que de voir un autre jouer avec ou, si l’on préfère, ne pas supporter l’idée de voir quelqu’un réussir là où l’on s’est planté. A moins que le groupe américain n’ait préféré se débarrasser très vite de Saab pour n’être tenu à aucun dédommagement ?
___________Quoi qu’il en soit, General Motors a tué une deuxième fois Saab. La première, c’était vendre le constructeur suédois à un artisan volontaire, mais pas à un groupe industriel, en sachant qu’il fallait plus d’un milliard d’euros pour relancer la machine. (... lire l'article en entier ici)
Je passe sur les très nombreux articles qui reproduisent les dépêches et articles de "fond" prédigérés par les Agence de Presse.
Une news néanmoins qui fait tâche en plus des dépôt de bilan de Saab Automobile, Saab Tool et Saab Powertrain : Le JournalAuto a rapporté le 22 décembre la dépêche AFP Saab Car North America, société importatrice, comme Saab Great Britain, et filiale elle aussi du groupe Saab Automobile, tente d'éviter le dépôt de bilan. La loi sur les faillites (Chapt.11) est beaucoup plus lourde de conséquences sur la faillite et donc si SCNA peut éviter l'issue fatale en espérant un rachat par GM ou une reprise par Youngman, ...
___________(...) La filiale nord-américaine du constructeur suédois en faillite Saab a embauché un cabinet de conseil pour l'aider à discuter avec ses créanciers et tenter d'éviter le dépôt de bilan, a indiqué son président Tim Colbeck à l'AFP.
"Nous espérons éviter la faillite", a expliqué Tim Colbeck, président de Saab Cars North America (SCNA), précisant toutefois que "les créanciers pourraient poursuivre SCNA en justice ou il pourrait devenir nécessaire de déposer le bilan pour protéger certains actifs". (...)
Signalons une vidéo synthétique de TF1-LCI :
Avec un commentaire sympathique de l'animateur auto de la chaîne, Pascal Boulanger, qui s'exclame sur son blog Auto-Info : "Saab, pire qu'un gâchis, un scandale!"
Merci Monsieur Boulanger.(...) Depuis que ce blog existe, j'ai eu l'occasion d'évoquer les malheurs de cette marque, aussi réputée pour ses avions que pour ses voitures ou ses camions (SCANIA).Je n'ai pas toujours été d'accord avec certains commentaires, mais j'ai toujours eu l'occasion d'écrire mon attachement à SAAB. Quand j'avais 20 ans, dans les années 80, j'étais toujours fasciné par le design des SAAB. Et j'ai été très heureux quand j'ai pu m'offrir un coupé 900 S flambant neuf. Il était noir, avec des sièges en cuir beige. Je l'ai gardé 12 ans, et je regrette de l'avoir vendu... Mais bon c'est la vie.
En voyant ce que General Motors a fait de cette marque, je me suis toujours demandé pourquoi le géant américain l'avait racheté. Les hommes de GM n'en ont rien fait! Pire, ils ont empêché toute initiative autour du redressement de ce label du bon goût et du savoir faire suédois automobile! Il y a vraiment des coups de pied au cul qui se perdent! J'ai déjà dit beaucoup de mal de cet incapable de Rick Wagoner, ancien patron pitoyable de GM. L'affaire SAAB est une autre illustration de son incompétence et de son absence de vision.
(...) Il faut cependant rendre hommage à l'homme d'affaires hollandais Victor Muller. Avec ses propres deniers, il a tenté un suavetage, mais le challenge était trop ambitieux, trop difficile à soutenir.
Donc, on arrête les frais, et la nostalgie nous renvoie maintenant les images de SAAB en rallyes, les anciennes 92, 93, 9-5, les 900, berlines ou cabriolets, et tant d'autres belles réalisations. La force du design SAAB était d'être intemporel. La qualité de fabrication était excellente, et les moteurs souvent irréprochables.
Bref, il y a vraiment de quoi être en colère. En méditant sur tout celà je me dis que SAAB devrait toujours exister, et que GM aurait peut-être mériter de disparaître (on n'en a pas été si loin il y a peu), afin de ne plus pouvoir nuire aux autres. (lire l'article en entier sur le blog Auto Info ici)
Une société en liquidation avec un tel patrimoine ne va pas disparaître. Elle sera reprise "à la casse" (ce qui arrange pas mal de monde y compris GM qui va sûrement garder ou accroitre sa part) et relancée, avec la marque Saab, la nouvelle PF Phoenix et des moyens accrus.
RépondreSupprimerPerso, pour avoir vécu une liquidation ,je sais que les meilleurs actifs ne disparaissent pas. Ils sont simplement rachetés bcp moins cher. Ts les repreneurs potentiels ont interêt à jouer la montre pour provoquer la faillite et récupérer ce qui les intéresse à bas prix. Y compris les Chinois malgré leurs belles paroles. Ils sont d'ailleurs sur place pour la vente des actifs.