La fin anticipée du processus de Réorganisation, qu'est-ce que cela impliquerait pour Saab Automobile si la demande de Guy LOFALK était accordée par les juges de Vänersbourg?
Si la demande de M. Lofalk, actuel administrateur judiciaire de Saab Automobile, était acceptée, cela signifierait que les créanciers impayés de Saab Automobile pourront conduire le groupe au dépôt de bilan en quelques semaines tout au plus. La menace est extrêmement sérieuse.
Pourquoi Guy Lofalk veut-il officiellement demander aux juges de terminer la procédure de Réorganisation?
Le 13 septembre dernier, Saab Automobile et deux de ses filiales avaient présenté devant la Justice, en Appel (suite au rejet de leur demande en 1ère instance) un dossier destiné à justifier leur demande de Réorganisation sous protection de la Justice. Ce dossier faisait état de la réunion de fonds financiers suffisants pour assurer sa survie pendant le temps de la procédure, le temps d'obtenir la validation par les autorités de la montée au capital de Saab par Youngman et Pang Da.
Sur le fond, le dossier de Réorganisation, celui qui a été validé finalement en appel le 21 septembre dernier, comprenait donc deux volets : l'un destiné à montrer que Saab pouvait subvenir à ses besoins immédiats, l'autre que Saab avait de fortes chances de pouvoir se rétablir à plus de trois mois.
_ Sur le premier volet, il semble bien, de l'aveu même de Saab, que Youngman ne veut plus mener à son terme l'achat de la plateforme Phoenix. Certes une avance de 11 M€ a été faite, mais pour le solde, Swan nous avoue dans son communiqué de presse avoir des "craintes quant au versement final du prêt relais provisoire de Youngman et Pang Da". Donc, Guy Lofalk invoquera que le 1er volet financier n'étant plus réuni, la condition essentielle pour la Réorganisation de Saab ne tient plus.
Or SWAN se défend d'avoir obtenu - in extremis - des fonds à hauteur de 60 M$ (45M€) qui, avec les 11 M€ versés par Youngman suffiront à assurer sa survie le temps des étapes de validation restant pour la montée des chinois Youngman et Pang Da au capital de Swan.
_ Sur le deuxième volet (injection de capitaux de 245M€), nous ne savons seulement que Youngman et Pang Da sont toujours de la partie et volontaires pour cela, que le dossier traîne au Bureau de l'Office de la Dette suédoise. Mais plus de certitudes sur l'issue, point nous n'en avons!
Alors le nouveau financement de 60M$ par North Street Capital : un coup de brouillard ou un coup de maître de Victor Muller?
North Street Capital est le fond d'investissement américain qui a signé le 29 septembre dernier avec Swedish Automobile (Swan) une lettre d'intention du rachat de Spyker (les actifs de la marque de supercars de luxe hollandaises) pour la somme approximative de 32M€ (voir communiqué en anglais de Swan ici). Que sait-on de NSC? Nada...
Finalement, des questions...
Et d'abord cet administrateur judiciaire, M. LOFALK, qui semble marcher plus pour le ministre des Finances suédois que pour Saab Automobile...
_ Quel a été son rôle pour que Youngman ne valide pas les termes de paiement du prix de la plateforme Phoenix?
_ Est-ce que enfin les relations entre Pékin et Stockholm ont été facilitatrices ou au contraire épineuses pour les relations d'affaire entre Youngman et Swan? On ne dirait pas qu'elles ont aidées en fin de compte.
_ Est-ce que Guy Lofalk a eu des réponses en "off" sur la probable décision du NDRC? Je n'en sais rien
...aux doutes morbides
Doit-on craindre de devoir assister à terme au pillage chinois des technologies dans la tombe du constructeur suédois ou de devoir assister à des funérailles (avec les larmes de crocodile du gouvernement suédois)
Bref,
A part la ferme volonté de Victor Muller pour sauver Saab Automobile, qui, du gouvernement suédois, des chinois Youngman et Pang Da, du gouvernement chinois et de General Motors (détenteurs de 320M$ d'obligations convertibles), qui a vraiment intérêt à sauver Saab?
Victor Muller a donné hier (jeudi) une interview étonnante à la chaîne de radio tv suédoise P4 ouest... J'y reviens.
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