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vendredi 13 mai 2011

"Saab n'a jamais gagné d'argent...les objectifs de vente ne sont pas atteints...il y a des risques pour le contribuable..." ^^

Je voulais publier ce post hier, mais Blogger a buggé sévèrement pendant quasiment 24 heures... D'ailleurs le post du 112 mai n'est toujours pas restauré : "we work on it", disent-ils eux aussi ! -;)

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Ces citations en titre sont de Lars Carlström qui a voulu montrer combien les idées reçues par les médias étaient loin de la réalité économique ou juridique de Saab.

Hier soir donc, je voulais vous présenter la traduction d'une opinion partagée par Lars Calrström dans le journal DI.se de jeudi. Il est le porte-parole de Vladimir Antonov à plus d'un titre et notamment dans le processus d'accès au capital de Saab. Il est aujourd'hui le directeur de la holding d'Antonov Groupe Convers.

Photo : Saabsunited.com

Lars avait essayé de faire racheter Saab par Genii Capital fin 2009, mais s'était fait doubler par Spyker-Muller. S'il s'est fait remarquer parfois pour son franc parler. Si on pourrait être tenté de le voir comme un simple défenseur d'intérêts privés (Antonov), son jugement sur la perception de Saab dans les médias suédois se révèle ici plus modéré et circonstancié.

J'ai lu la traduction du suédois en anglais publiée sur Saabsunited hier et j'ai vraiment apprécié de lire ces mots de la part de Carlström. In extenso, voici donc la traduction en français cette fois.

L'image principale de Saab est constituée de nombreuses incompréhensions qui ne sont pas fondées sur des faits, mais sur une image reflétée par les médias. Ce point de vue médiatique est reflétée largement en Suède, écrit Lars Carlstrom, lequel a appuyé de nombreux projets pour Saab ces dernières années.

Quel pays européen a un gouvernement qui dit du mal de sa propre industrie? Pouvez-vous imaginer Nicolas Sarkozy attaquer grossièrement Peugeot, Renault ou Citroen, ou bien Silvio Berlusconi travailler activement pour la fin de Fiat ou d'Alfa Romeo?

Ceci est pourtant la réalité en Suède. Nous ne sommes pas seulement le peuple le moins nationaliste du monde, nous souffrons d'une mentalité ultra-libérale qui accepte de tels agissements. Probablement unique en Europe.

Essayons de voir pourquoi l'image de Saab est devenue tellement loin de la réalité.

“Saab n'a jamais gagné d'argent.” Cette affirmation se fonde sur des années pensantes dans l'histoire de Saab quand l'Investisseur était le propriétaire du constructeur. Quand General Motors a acquis la société en totalité [2000], Saad a été profondément intrégrée dans le processus de production de GM. Pour Saab, c'était la fin de son indépendance et la société est devenue une division de GM. Il est pour cela impossible de dire quel a été le retour sur investissement de Saab années après années. L'intégration dans le sytème GM n'avait comme seul but de maximiser les bénéfices de GM.

Entre 2002 et 2007, les années avant la grande crise financière, Saab n'a jamais vendu moins de 120.000 voitures par années. On peut aussi observer que durant cette période, les programmes de vente se basaient sur des modèles ayant parfois plus de 10 ans d'âge. Or, Saab a aujourd'hui un gamme de nouveaux modèles qu'elle n'a jamais été en mesure d'offrir jusque là.
Comment peut-on avoir des réticences pour atteindre un objectif de ventes entre 80.000 et 100.000 unités? Je ne vois pas d'autre explication que l'ignorance des capacités de Saab. La marque Saab est l'une des plus réputées dans le monde. Saab a l'une des usines les plus modernes et efficentes de la planète avec les mêmes ratios de rendement que les modèles d'usines Toyota.

Concernant les objectifs de vente non atteints: faire repartir Saab a ppu sembler une tâche presque impossible. Saab n'existait pas avant 2010 comme société indépendante. Après l'intégration de la compagnie dans GM, la nouvelle équipe dirgieante est repartie de zéro, commençant par recréer une nouvelle société indépendante. Ce processus a pris bien plus qu'on ne le pensait. La production n'a vraiment démarré que mi 2010, ce qui bien sûr a pesé sur les volumes de ventes en terme d'objectifs. Bien sûr cela a vite été oublié et perçu comme une fragilité dans l'analyse des chiffres fin 2010, mais Saab n'a tout simplement pas été capable de délivrer plus rapidement les voitures cette année là.

“Taxpayers’ money” – les risques pesant sur le contribuable - un lieu commun en ce qui concerne les hommes politiques parlant de la garantie accordée par l'Etat suédois pour couvrir le prêt de la Banque Européenne d'Investissement, BEI. Rien n'est plus faux.

Alors que Saab était fin 2009 en liquidation, Saab a été évalué à plus de 6 milliards [de couronnes suédoises, soit 667 millions d'euros] sans compter Saab Parts (pièces détachées) qui a la plus grosse valeur - le constructeur assure les pièces pour plus d'un millions de Saab dans le monde et cela devra continuer encore pour 10-15 ans quelque soit la poursuite ou l'arrêt de la production de Saab. Il n'y a donc aucun risque pour le contribuable.

Le prêt de la BEI était vital pour Saab après GM et au moment de la crise financière et bancaire à ce moment là. Mais on peut dire maintenant que ce fut une solution de financement avec des intérêts démesurés à payer à la BEI malgré une garantie à 100% adossée à un Etat noté AAA, - qui n'a alors pas dépensé un centime pour Saab, soit dit en passant.

Un des points qui doit retenir notre attention dans l'agenda de Saab est donc de pouvoir faire basculer le prêt de la BEI vers une solution de financement de marché et non politisée. Le principal problème est une méconnaissance et un manque d'intérêt pour l'industrie suédoise de la part du gouvernement suédois, lequel contrôle aussi la conduite à tenir par la BEI [cela aussi, je le répète depuis longtemps...-;)]

La Suède est l'un des rares pays à disposer d'une expertise industrielle capable de développer et de produire dez voitures, intérêts qu'il aurait donc été naturel de défendre. L'importance du regard de la Suède est évidente : Volvo et Saab sont globalement exportatrices et sont des ambassadeurs du Royaume de Suède.

Il n'y a pas besoin que le gouvernement prenne l'initiative d'injecter de l'argent hormis un soutien et un encouragement de la part du gouvernement suédois et des médias qui sont les bienvenus. En ce sens, la Suède pourrait faire un effort concernant Saab et les 8000 emplois en jeu au minimum.

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